C’est fait. Signé et emballé. Anne Hidalgo et Eric Garcetti sont désormais unis par un peu plus qu’un accord à trois, avec le CIO, sur les Jeux d’été en 2024 et 2028. La maire de Paris et son homologue de Los Angeles seront bientôt également assis aux deux meilleures places d’un « comité de jumelage olympique », le premier de l’histoire.
Les deux élus ont signé lundi 23 octobre, dans un salon de l’hôtel Intercontinental de Paris, l’acte de naissance de cet accord unique entre deux villes olympiques. Selon la version officielle, le « jumelage olympique » réaffirme les valeurs communes des deux métropoles. Il prévoit de développer de nouveaux partenariats d’ici les Jeux olympiques et paralympiques de 2024 et 2028. L’accord porte sur trois domaines prioritaires : la lutte contre le dérèglement climatique et la protection de l’environnement ; la solidarité et l’inclusion ; l’innovation et les startups.
L’accord a été paraphé en marge de la réunion à Paris du C40, l’association des maires des plus grandes villes du monde, consacrée à l’environnement et à la qualité de l’air. Anne Hidalgo en est la présidente, Eric Garcetti le vice-président.
Dans le domaine environnemental, Paris et Los Angeles visent « une approche exemplaire et innovante en matière d’efficacité énergétique, d’utilisation des ressources en eau, de réduction des gaz à effet de serre et de résilience climatique ». Elles prévoient pour cela d’unir leurs efforts en faveur « des transports zéro émission, des énergies renouvelables, de la réutilisation des ressources, des infrastructures écologiques et des espaces verts accessibles et ouverts. »
Dans le domaine de l’inclusion, les deux villes s’engagent à « accroître les opportunités pour les minorités et les femmes. » Elles échangeront également leurs meilleures pratiques en matière « d’intégration sociale, d’assistance et d’hébergement aux réfugiés, aux migrants et aux sans-abri », ainsi que pour « l’accessibilité, l’inclusion sociale, la santé et le bien-être » de leurs populations. Elles prévoient aussi de développer des « programmes locaux favorisant la pratique sportive pour tous. »
Enfin, dans le domaine de l’innovation, Paris et Los Angeles vont instaurer « des échanges entre les start-ups, les incubateurs, les entreprises et les fonds d’investissements présents sur leurs territoires respectifs . » Elles mettront aussi en relation « leurs agences locales d’innovation et de développement économique, leurs comités du tourisme et des congrès, leurs chambres de commerce et d’industrie et les organisations à but non lucratif », en faveur du développement « d’emplois durables. »
Vaste programme. Ambitieux. Pour le mener à bien, les deux villes vont mettre en place un « comité de jumelage », présidé par les deux maires.
Son effet sur les Jeux? A voir. Une chose est sûre: la coopération entre les deux comités d’organisation ne devrait pas se réduire aux quelques pages d’un accord de coopération. Un département « Relations avec LA 2028 » pourrait être constitué au sein du futur COJO de Paris 2024. Son équivalent serait alors également présent côté américain.
Autre certitude: le Démocrate Eric Garcetti ne craint pas de se dresser en opposant direct à la politique de Donald Trump en matière d’immigration et de lutte contre le dérèglement climatique. « Nous continuerons à démontrer, à Los Angeles et en Californie, que l’intégration des immigrés contribue à une économie plus forte, une communauté plus forte, et un environnement plus sûr », a insisté le maire de L.A. Avant de suggérer: « Même aux Etats-Unis, où les désaccords politiques sont importants, les Jeux olympiques restent un véritable sujet de cohésion. »