Après les salaires, les avantages fiscaux. Le Canard Enchaîné épingle à nouveau l’équipe de Paris 2024. Avec, cette fois, une enquête sur la fiscalité du comité de candidature. Dans son édition du mercredi 25 octobre, l’hebdomadaire révèle que l’Etat aurait accordé un coup de pouce au projet français, sous la forme d’avantages fiscaux, en plus de sa participation de 10 millions d’euros au budget du GIP Paris 2024.
Selon le Canard Enchaîné, les services du ministère des Finances avaient initialement refusé de reverser à Paris 2024 la TVA sur les ventes de produits dérivés. Après certaines interventions, l’Etat aurait accepté de compenser le manque à gagner. Une rallonge estimée à plus de 3 millions d’euros. L’hebdomadaire explique que cette généreuse compensation aurait notamment permis de payer le déplacement à Lima, dont la facture globale a atteint 1,5 million d’euros, mais également de verser aux salariés du comité d’organisation les primes prévues en cas de victoire dans la course aux Jeux de 2024.
Interrogé par Le Figaro après la polémique sur les primes et les salaires des leaders de la candidature, Tony Estanguet avait répondu: « Je viens d’une culture sportive dans laquelle les primes font partie du jeu et je trouve ça très bien ». Le futur président du comité d’organisation avait également assuré: « Il y a des critiques qui sont plus ou moins justifiées. Pour le coup, cela ne m’atteint pas. Je m’y attendais, mais je ne pensais pas que cela viendrait aussi vite. »
Pour rappel, l’équipe de candidature devrait boucler ses comptes, lors de sa dissolution au mois de décembre 2017, avec un excédent budgétaire de 3 millions d’euros. Une somme que le GIP a prévu de reverser, en trois parts égales, à l’Etat, à la région Ile-de-France, et à la ville de Paris.
Autre révélation du Canard Enchaîné: la position tranchée de la maire de Paris sur la question très controversée des primes à la victoire. L’hebdomadaire croit savoir qu’Anne Hidalgo s’y serait opposée. Les primes ont été fixées à 10% du salaire total depuis la date d’embauche pour les « petites mains », à 20% pour les dirigeants. La maire de Paris aurait obtenu d’en plafonner le montant à 34.000 euros.
Enfin, toujours selon le Canard Enchaîné, Anne Hidalgo ne verrait pas d’un très bon œil la nomination d’Etienne Thobois, le directeur général du comité de candidature, à une fonction identique au futur COJO. La maire de Paris ne remettrait pas en question la compétence de l’ancien champion de France de badminton, reconnu à juste titre comme l’un des acteurs majeurs de la victoire du dossier français. Mais elle aurait demandé à ce que « l’organisation des Jeux s’inspire des méthodes de gestion prônées par l’OCDE et certaines ONG de lutte contre la corruption. » Anne Hidalgo aurait même écrit à Emmanuel Macron, le chef de l’Etat, pour l’informer de son souhait que le choix des directeurs du futur comité d’organisation soit opéré par un cabinet de recrutement.
A Lima, le mois dernier, un nom circulait dans les coulisses de la session du CIO pour occuper l’un des postes clefs du COJO: Jean-Claude Blanc. L’actuel directeur général du PSG, passé notamment par A.S.O et la Juventus de Turin, possède une solide expérience olympique, pour avoir été directeur du marketing et des cérémonies aux Jeux d’hiver à Albertville en 1992. Il se racontait que le Savoyard, âgé de 54 ans, serait très apprécié par Anne Hidalgo.