L’information avait déjà fuité, le nom circulait depuis plusieurs jours. Le CIO l’a officialisé lundi 30 octobre par un long communiqué de presse: le Belge Pierre-Olivier Beckers, 57 ans, présidera la commission de coordination des Jeux olympiques et paralympiques de Paris en 2024.
Un Belge, donc. Un francophone, proche géographiquement et culturellement de la France. Logique. Le CIO a joué doublement la carte de la proximité, en associant à Pierre-Olivier Beckers un autre francophone, le Suisse Patrick Baumann, désigné vice-président de la commission de coordination, quelques semaines seulement après avoir bouclé sa mission de président de la commission d’évaluation des Jeux de 2024.
Le choix de Pierre-Oliviers Beckers ne soulève aucune contestation. Dans un mouvement olympique où les affaires s’entassent à la porte comme des vieux papiers gras, le Belge incarne un subtil mélange de compétence et d’intégrité. Patron du puissant groupe Delhaize entre 1999 et 2013, passé par la Harvard Business School, le baron originaire de la très huppée commune d’Uccle, près de Bruxelles, a été élu en Belgique Manager de l’année en 2000.
Discret mais présent, élégant et sobre, il est présenté comme l’un des hommes qui montent au sein du CIO. Il préside son comité d’audit. Il est également membre des commission des finances et de l’éthique. Pas exactement les plus anecdotiques de l’organisation.
Commentaire de l’intéressé: « Les membres de la commission mobiliseront toute leur énergie et leurs compétences techniques pour soutenir Paris 2024 et aider l’équipe à réaliser son projet selon sa vision. Nous travaillerons avec le comité d’organisation de Paris 2024 pour assurer le succès des Jeux olympiques ainsi qu’un héritage positif, en ligne avec les priorités de l’Agenda olympique 2020. »
Pour Pierre-Olivier Beckers, la présidence de la commission de coordination des Jeux de Paris 2024 devrait déboucher sur sa cooptation comme membre individuel du CIO. Son statut actuel est lié à sa fonction de président du comité olympique belge (COIB), un siège dont il devra renoncer en 2021 au terme de son quatrième mandat de 4 ans, le nombre maximum autorisé par les statuts de l’organisation. Mais on imagine mal le CIO le laisser abandonner sa mission auprès des Jeux de Paris 2024 à trois ans de l’échéance.
« Les deux commissions de coordination aideront les deux comités d’organisation dans la mise en œuvre de leurs projets respectifs dans le droit fil des recommandations de l’Agenda olympique 2020, explique Thomas Bach. La structure et la composition des commissions de coordination de 2024 et 2028 offrent non seulement une chance fantastique pour Paris et Los Angeles de tirer mutuellement profit de l’expérience de l’autre, mais assure également une vraie transition entre les deux éditions des Jeux. »
La première visite dans la capitale française de la commission de coordination des Jeux de 2024 est prévue pour le milieu de l’année 2018.