Raté. Encore raté. La Russie s’est pris une nouvelle fois les pieds dans le tapis dans sa tentative de retrouver une place normale dans le paysage sportif international. Comme annoncé, le conseil de l’Agence mondiale antidopage (AMA) a maintenu, ce jeudi 16 novembre à Séoul, la suspension de son agence antidopage (Rusada).
La décision de l’AMA intervient à moins de trois mois des Jeux d’hiver de Pyeongchang, où la participation d’une délégation russe s’écrit toujours au conditionnel. Elle pourrait bien préparer le terrain à une décision très proche, au moins sur le fond, de la commission exécutive du CIO.
A Séoul, ce jeudi, la question de la Russie figurait en 5ème position dans l’ordre du jour de la réunion du Conseil de la Fondation de l’AMA. Mais, surprise, la réinstallation de la Rusada n’a pas fait l’objet d’un vote formel. Craig Reedie (photo ci-dessus), le président de l’AMA, et ses collègues ont seulement suivi la recommandation du comité exécutif de l’organisation, formulée sans nuance la veille.
A l’évidence, un sujet a bloqué l’avancée du dossier. Toujours le même. L’AMA attend une reconnaissance très formelle, voire officielle, par les autorités russes de l’existence d’un dopage d’Etat dans le sport. L’agence en a fait une condition à sa décision de remettre la Rusada sur l’échiquier de la lutte antidopage.
Mais cette reconnaissance est impossible, a insisté le président du comité olympique russe, Alexandre Zhukov, jeudi 16 novembre à Séoul. « Nous acceptons le fait que notre système national antidopage a échoué, a-t-il suggéré devant le Conseil de l’AMA. Cet échec a été le résultat d’activités organisées par un groupe d’individus pour leur profit. Mais nous réfutons totalement un système de dopage soutenu par l’État. »
Reste une inconnue: la position du CIO. A la différence de l’IPC, l’organisation olympique s’était refusée à exclure en bloc la Russie des Jeux de Rio 2016. Depuis, la donne a changé. Thomas Bach ne fait plus mystère de son désir de fermeté sur la question russe. Pas sûr, pour autant, que la commission exécutive penche pour une position radicale, début décembre, lors de sa prochaine réunion à Lausanne.