Ira ou ira pas? A Calgary, la question d’une candidature aux Jeux d’hiver 2026 est sur toutes les lèvres. Mais la réponse tarde à venir. Et, à en croire les dernières nouvelles venues du Canada, les interrogations restent plus nombreuses que les certitudes.
En début de semaine, le conseil municipal de la capitale de l’Alberta s’est prononcé en faveur d’une poursuite de la réflexion. Neuf élus ont voté pour, dont le maire de Calgary, Naheed Nenshi. Quatre se sont prononcés contre le projet olympique. L’aventure peut continuer. Une décision accompagnée de l’engagement de la municipalité d’une rallonge de 2 millions de dollars canadiens (environ 1,33 million d’euros) pour continuer à « rêver aux Jeux », selon l’expression de Naheed Nenshi.
Voilà pour la certitude. Calgary n’est pas encore officiellement candidate, mais son projet olympique reste d’actualité. A ce stade du processus, rien de grave. Le CIO a accordé plus de temps aux villes intéressées pour mener leurs études et approfondir leur réflexion. Rien ne presse, donc.
Mais le reste du tableau se révèle plus flou. Principale zone d’ombre: le soutien du gouvernement fédéral. Lundi 20 novembre, les élus de Calgary ont certes voté pour la poursuite de l’aventure, mais à la condition d’être suivis par les autorités de l’état et du pays. Une case encore loin d’être remplie.
A Ottawa, le gouvernement canadien ne ferme pas la porte. Mais il s’interroge sur l’attentisme de l’équipe de Calgary à lui proposer un projet solide, détaillé et surtout chiffré. Kent Hehr, le ministre des Sports, a expliqué au Globe and Mail n’avoir toujours pas reçu un dossier formel et argumenté, malgré un courrier envoyé la semaine passée à Naheed Nenshi. « Nous ne pouvons pas courir avant d’avoir marché », suggère Kent Hehr.
Selon le ministre, le gouvernement ne se montrera jamais opposé par principe à la volonté d’une ville de postuler à un grand événement. « Mais un projet de cette taille et de cet impact doit avoir du sens, notamment sur le plan budgétaire, explique-t-il. Nous pourrions prendre une décision rapide, mais nous avons besoin de tous les éléments. Aujourd’hui, nous ne les avons pas. »
En début de semaine, les élus de Calgary ont précisé que la moitié de la somme de 2 millions de dollars canadiens allouée au projet ne serait pas débloquée avant un soutien formel du gouvernement fédéral. Il a également été annoncé, au terme d’un débat de près de 3 heures, que l’équipe municipale avait jusqu’au début de l’année prochaine pour convaincre les autorités de l’état et du pays de les accompagner dans l’aventure olympique.
Dans le même temps, l’idée avancée par Calgary de donner à son dossier de candidature une dimension plus nationale, fait déjà son chemin. A Edmonton, le maire Don Iveson a assuré ne « pas fermer la porte » à un projet qui engloberait sa ville et ses installations, malgré certaines réserves quant aux coûts financiers d’un tel événement. Mais le maire d’Edmonton a également précisé ne pas encore avoir été approché par l’équipe de Calgary pour discuter du projet.
Même son de cloche à Whistler, en Colombie-Britannique, dont le tremplin de saut à skis pourrait être intégré à un dispositif olympique très éclaté. Lise Beare, la ministre du Tourisme et de la Culture, a jugé l’idée « très intéressante » et s’est dit prête à « en discuter ». Mais Nancy Wilhelm-Morden, la maire de Whistler, estime qu’il est encore trop tôt pour se prononcer, faute de connaître tous les détails et les opportunités d’une telle collaboration.
La balle est dans le camp de Calgary. Le reste du Canada attend que le jeu débute enfin.