La stratégie n’est pas nouvelle. Attaquée de toutes parts, sous la menace de plus en plus pressante d’une exclusion des Jeux de PyeongChang 2018, la Russie passe à l’offensive.
Sa dernière salve vise l’un des siens. Son nom: Grigory Rodchenkov. L’ancien directeur du laboratoire antidopage de Moscou, actuellement réfugié aux Etats-Unis où il est visé par un mandat d’arrêt international lancé par la justice russe, est désormais placé au premier rang des ennemis de la nation.
Mardi 28 novembre, le comité d’enquête russe sur le dopage l’a accusé d’être lui-même au cœur de la fraude. « Il a été établi que M. Rodchenkov a lui-même distribué des substances médicales aux sportifs et entraîneurs, qui n’étaient pas au courant de leurs effets qui ont été ensuite considérés comme du dopage », affirme le comité dans un communiqué. Avec quel intérêt? Mystère.
Les enquêteurs russes suggèrent même, sur la foi de plusieurs centaines d’auditions menées depuis l’an passé, que le lanceur d’alerte aurait ensuite « détruit les tests des sportifs et accusé la Russie d’avoir mis en oeuvre un programme de dopage, camouflant ainsi son activité criminelle au centre antidopage. »
Dans la foulée, la Russe s’en prend également à l’Agence mondiale antidopage. Elle accuse l’AMA de « ne pas avoir pris des mesures réelles » pour collaborer avec les enquêteurs russes sur la base de données de l’ancien laboratoire de Moscou, dirigé par Grigory Rodtchenkov jusqu’en novembre 2015. Une base de donnée dont il aurait pu avoir accès à distance, depuis son exil aux Etats-Unis, avancent les enquêteurs russes.