Un comble. Une mauvaise blague. Diffuseur historique des Jeux olympiques, hiver comme été, le groupe France Télévisions pourrait voir l’édition 2024 à Paris lui filer sous le nez et partir vers la concurrence. Le scénario est encore à écrire au conditionnel, mais il apparaît crédible.
En cause, l’argent. Pressée par le gouvernement de réduire les coûts, la patronne du groupe audiovisuel public, Delphine Ernotte, n’a pas d’autre choix que tailler dans les budgets. Selon le Journal du Dimanche, son plan d’économies prévoit une coupe de 30 millions d’euros. Le sport n’est pas épargné. Il serait même placé en tête.
Actuellement établi à 230 millions d’euros, le budget des sports de France Télévisions serait amputé de 7 à 8%. Le football en ferait les frais, avec l’abandon annoncé des droits de la Coupe de France et de la Coupe de la Ligue. Le tennis et le cyclisme seraient épargnés, le groupe public souhaitant conserver le tournoi de Roland-Garros et le Tour de France.
Les Jeux? Rien n’est acquis. Détenteur des droits pour PyeongChang 2018 et Tokyo 2020, France Télévisions devra se plier aux exigences financières du groupe Discovery Communications, propriétaire des images des Jeux pour l’Europe à partir de Pékin 2022. Seul ennui: les Américains entendent les monnayer au prix fort. Selon le JDD, France Télévisions aurait déjà envisagé de renoncer à se lancer dans une guerre des prix, au risque de se retrouver sur la touche.
Interrogé par l’AFP, le groupe audiovisuel public a précisé: « Nous ne voulons pas renoncer aux JO, mais sans budget et sans visibilité sur l’audiovisuel public à moyen terme, nous ne pouvons pas envisager une quelconque proposition financière sur ces droits ». Le message est clair.