La route des Jeux de PyeongChang 2018 pourrait passer par une étape imprévue pour Thomas Bach. Selon l’agence de presse sud-coréenne, il pourrait s’offrir un rapide aller-retour en Corée du Nord, sans doute avant la fin de l’année. Avec un objectif : convaincre le régime de Pyongyang d’envoyer une délégation aux prochains Jeux d’hiver.
A neuf semaines du début de la quinzaine olympique, la Corée du Nord reste aux abonnés absents. Certes, un couple de patineurs artistiques, Ryom Tae-Ok et Kim Ju-Sik, a décroché sur la glace sa qualification pour les Jeux. Mais le comité olympique nord-coréen ne les a pas officiellement inscrits pour l’épreuve des couples. La date limite pour le faire avait été fixée au 30 octobre 2017 par l’ISU. Selon le règlement, leur place devrait être attribuée à une autre nation.
Thomas Bach réglera-t-il le problème? Le dirigeant allemand l’espère. Selon l’agence Yonhap, il aurait programmé une visite en Corée du Nord. « La visite pourrait se dérouler avant la fin de l’année », a suggéré une source gouvernementale, citée par l’agence sud-coréenne.
L’information est encore au conditionnel. Une autre source a expliqué à Yonhap que la visite pourrait en réalité être effectuée par un autre membre du CIO, dont le nom n’a pas été dévoilé. Mais, à l’inverse, le ministère sud-coréen de l’Unification assure ne pas être au courant d’un tel projet. Quant au comité d’organisation des Jeux de PyeongChang, il se refuse pour l’instant au moindre commentaire sur le sujet.
Crédible? Certainement. A un peu plus de deux mois de l’ouverture, les organisateurs des Jeux observent encore le ciel avec une certaine appréhension. L’événement se vend mal, notamment auprès du public asiatique. La billetterie dépasse avec peine la barre très décevante des 50%. Et les tensions entre la Corée du Nord et les Etats-Unis constituent toujours une menace.
En obtenant du régime de Pyongyang la promesse de l’envoi d’une délégation, même réduite à une poignée d’athlètes, Thomas Bach réussirait un retentissant coup diplomatique et médiatique. Il s’offrirait au passage une place dans la légende du mouvement olympique. Et même, qui sait, pourrait remplacer un sujet d’actualité par un autre, reléguant le débat sur la suspension de la Russie au second plan. Très fort.
Ces derniers mois, le CIO a multiplié les gestes de bienveillance à l’égard de la Corée du Nord. L’organisation olympique a même promis de prendre à sa charge les frais de voyage et de séjour des athlètes en cas de présence aux Jeux. Mais Thomas Bach aura certainement besoin d’arguments plus convaincants pour faire pencher la balance du bon côté.