La Fédération internationale de l’automobile (FIA) lève de plus en plus haut son pavillon français. Installée au bas des Champs-Elysées, à Paris, elle a conservé sa confiance à Jean Todt pour un nouveau mandat de président. C’était prévu. Elle a également confié à François Fillon, l’ancien Premier ministre, candidat malheureux des Républicains à l’élection présidentielle, un bureau et une mission. Ca l’était moins.
Pour Jean Todt, la messe était déjà dite. Elu pour la première fois à la tête de la FIA en 2009 face au Finlandais Ari Vatanen, reconduit sans opposition en 2013, l’ex patron de l’écurie Ferrari a rempilé sans une angoisse. Il était seul candidat à sa réélection. Le Français en reprend pour 4 ans, avec toujours la même ligne de conduite: améliorer la sécurité routière. Mais ce troisième mandat sera son dernier, en vertu des statuts de la fédération internationale.
Aucun suspense, donc, mais une surprise. Elle porte un nom: François Fillon. Retiré de la vie politique depuis son échec dans la course à l’Elysée, le Manceau ne sent pas encore prêt à regarder pousser le gazon avec des airs de retraité.
A 63 ans, il en veut encore. Après avoir rejoint en septembre dernier un cabinet de gestion d’actifs en qualité d’associé, François Fillon vient de faire une entrée très remarquée à la FIA. Dans la foulée de la réélection de Jean Todt, il en a été nommé président de la commission des constructeurs.
Honorifique ? Sûrement pas. Malgré son statut de novice dans le mouvement sportif, François Fillon devra mettre son nez sous le capot et les mains dans le cambouis. A son programme, la renégociation des accords Concorde, appelés à régir la Formule 1 à partir de l’année 2021. Tout sauf une partie de plaisir. Une mission politique, une vraie, où l’ex Premier ministre est censé exceller.
Son arrivée en a surpris plus d’un. Elle apparaît pourtant naturelle. Pressenti un temps pour succéder à Jean Todt, dans l’éventualité où le Français aurait choisi de se ranger sur le bas-côté, François Fillon en connaît un rayon sur le monde de l’automobile. Son frère, Pierre, dirige l’Automobile Club de France. Et lui-même ne s’est jamais refusé à mettre les gaz. Il a confié un jour avoir effectué son voyage de noces au volant d’une Renault 5 Alpine. Plus récemment, il a été aperçu avec son épouse Pénélope sur les routes du Zoute Rally, en Belgique.