La course aux Jeux de 2024 n’est pas encore officiellement lancée, pour les sports candidats à un billet d’entrée. Mais les grandes manœuvres ont déjà commencé. Sans grande surprise, le squash a donné le signal du départ. Logique de la part d’une discipline plusieurs fois recalée, annoncée parmi les favorites pour intégrer le programme aux Jeux de Paris en 2024.
La Fédération internationale de squash (WSF) annonce le recrutement de l’agence Weber Shandwick, un mastodonte de l’univers olympique, pour l’accompagner dans sa campagne de lobbying. Selon les termes du communiqué, la firme américaine apportera à la WSF un « conseil stratégique » et une offre de « relations publiques » pour aider le squash à mener à bien sa mission olympique.
Précision: Weber Shandwick accompagnera conjointement la Fédération internationale et l’Association des joueurs professionnels (PSA). Les deux acteurs institutionnels majeurs de la discipline font désormais cause commune pour dessiner d’un trait précis l’avenir du squash. Ils sont associés très formellement, depuis le 11 septembre dernier, par la signature d’un accord de partenariat.
Avec Weber Shandwick, la Fédération internationale de squash et son président, Jacques Fontaine, ont frappé à la bonne porte. L’agence internationale de communication et relations publiques en connaît long sur le lobbying olympique, pour avoir accompagné vers la victoire les candidatures de Sotchi 2014, Tokyo 2020, Pékin 2022 et Los Angeles 2028. Le dossier olympique est y piloté par Svetlana Picou depuis le bureau parisien de la firme américaine, à un jet de pierre des locaux du futur comité d’organisation des Jeux de Paris 2024.
Jacques Fontaine, président de la WSF depuis le mois de novembre 2016, n’en fait pas mystère: forcer la porte des Jeux constitue l’objectif prioritaire de son mandat. « Devenir un sport olympique d’été constitue depuis longtemps un rêve et une ambition pour le squash, explique-t-il. Nous sommes engagés dans notre quatrième campagne, avec encore plus de passion et une vision plus claire que jamais. Avec son expérience et son approche innovante, Weber Shandwick sera un partenaire privilégié pour nous aider à défendre la cause de notre sport. »
Tony Estanguet, le président du COJO Paris 2024, l’a encore répété le mois dernier: la course n’a pas encore débuté pour les nouveaux sports. Il n’empêche, les candidats se pressent déjà sur la ligne de départ. Sans présager de la suite du débat, le squash avance en position de leader. Il a échoué à trois reprises, pour les Jeux de Londres 2012, Rio 2016, puis Tokyo 2020. Après chaque échec, ses dirigeants ont revu leur copie, gommé les imperfections de leur dossier, bouleversé les règles et les usages de leur discipline pour la rendre plus télégénique.
Surtout, le squash possède dans son jeu quelques arguments de poids, susceptibles de convaincre l’équipe de Paris 2024 de l’inclure en bonne place dans sa liste des nouveaux sports à proposer à la commission exécutive du CIO. Son président, Jacques Fontaine, est français. La France possède, avec Grégory Gaultier, n°1 mondial, et Camille Serme, n°3 mondiale, deux sérieuses chances de médaille aux Jeux. Enfin, la nature même de la discipline, disputée sur un court entouré de parois de verre, se révèle peu coûteuse en termes d’infrastructures. Un atout certain dans un dispositif parisien où la maîtrise des dépenses a été élevée au rang de cause nationale.