La nouvelle peut surprendre. Quelques semaines en arrière, elle aurait eu l’air d’une mauvaise blague. Mais aujourd’hui, elle doit être prise au sérieux. Selon l’agence Reuters, Ivanka Trump pourrait se rendre le mois prochain aux Jeux de PyeongChang 2018. La fille et conseillère du président américain pourrait y représenter son père au sein de la délégation officielle.
L’information a été glissée à l’oreille d’un journaliste de l’agence britannique par un membre de l’administration américaine jugé digne de foi. Elle n’a pas été confirmée officiellement par la Maison Blanche, ni formellement démentie. Elle s’inscrit dans la logique d’une déclaration de Donald Trump à son homologue sud-coréen, Moon Jae-in, où il assurait la présence aux Jeux de PyeongChang d’une « délégation de haut niveau », qui pourrait compter des membres de sa propre famille.
Longtemps très à l’écart du dossier olympique, le clan Trump pourrait donc finalement y jouer un rôle. Avec Ivanka en tête de pont. Et, surprise de ce début d’année, Donald en grand pacificateur.
Ennemi numéro 1 du régime de Pyongyang, le président américain a soudainement tourné sa veste depuis quelques jours. Au lendemain des vœux télévisés du Kim Jong-un, le leader nord-coréen, il pourtant avait riposté à sa manière, sans nuance, prétendant détenir dans son bureau un bouton nucléaire « plus gros » que celui de l’héritier de la dynastie Kim.
Mais depuis, le ton a changé. Aux journalistes, Donald Trump a déclaré au cours du dernier weekend qu’il soutenait le rapprochement entre les deux Corée. Il a confié son espoir que les négociations à venir, prévues dans un premier temps ce mardi 9 janvier dans la Maison de la paix du village de Panmunjon, ne se limiteraient pas aux seules questions olympiques. « Je voudrais qu’ils continuent après les Jeux d’hiver, a-t-il expliqué. Au moment opportun, nous y participerons. L’idée de ce qu’ils font à l’égard des Jeux olympiques me plait. »
Surtout, Donald Trump a roulé des mécaniques en prétendant, sans craindre de forcer le trait, que cette avancée n’aurait jamais été possible sans son intervention. « Si je n’étais pas intervenu, ils ne discuteraient pas des Jeux olympiques en ce moment. Ils n’auraient aucune discussion« , a-t-il assuré. Très fort.
Lancé comme un missile, Donald Trump va même jusqu’à suggérer qu’il pourrait s’entretenir prochainement au téléphone avec Kim Jong-un. « Je crois toujours aux conversations, a-t-il avancé. Nous sommes très fermes, mais je suis prêt à le faire. »
A un mois et quelques poignées d’heures de l’ouverture des Jeux de PyeongChang 2018, les dernières informations en provenance de la Maison Blanche accréditent la thèse d’une participation de la Corée du Nord aux JO d’hiver. Une participation qui sera discutée de façon concrète au cours de la semaine, à Lausanne, entre Thomas Bach et Chang Ung, le membre nord-coréen du CIO. Elles ont aussi pour effet d’éloigner, sans doute de façon définitive, la menace d’un boycott américain.