Prometteur? Pourquoi pas. L’équipe de Paris 2024 a très solennellement tourné la page de sa première vie, celle de la candidature, en rendant à ses généreux donateurs publics la somme rondelette de 5 millions d’euros. Elle l’a fait jeudi 18 janvier, au siège du comité national olympique (photo ci-dessous), à l’occasion du dernier conseil d’administration du GIP Paris 2024.
Un geste symbolique, certes, au terme d’une campagne victorieuse dont la facture s’élève à 55 millions d’euros. Mais un geste très remarqué. Les porteurs du projet olympique français ont rendu un solde positif, avec des airs de bons élèves, avant de promettre de tenir la barre avec un même souci de rigueur au cours des 6 ans et quelques mois à venir.
Jeudi 18 janvier, un comité en a donc chassé un autre pour Paris 2024. Le comité de candidature appartient désormais au passé. Il cède la place à un comité d’organisation (COJO), dont la création sera officialisée samedi 20 janvier par une publication au Journal officiel. L’aventure continue. Avec certains acteurs communs, un décor identique, mais une feuille de route ô combien différente.
L’argent. A l’heure des comptes, Paris 2024 a donc rendu 5,1 millions d’euros. Une somme encore « approximative« , selon Tony Estanguet. Le chiffre définitif « dépendra du budget qui sera utilisé pour la liquidation du comité de candidature, a expliqué le président du COJO, assurant que le solde dépassera les 5 millions d’euros.
L’excédent budgétaire devrait profiter en grande partie au sport français. Le GIP Paris 2024 le répartira entre la Ville de Paris, la région Ile-de-France et l’Etat. Tony Estanguet explique: « Ces acteurs se sont engagés en séance à réutiliser cet argent au service du développement du sport, afin de laisser un héritage fort de cette candidature Paris 2024. »
Côté Etat, Laura Flessel a dévoilé ses cartes dès la sortie de la salle, jeudi matin. La ministre des Sports a indiqué que le million et quelque serait versé au CNDS (Centre national pour le développement du sport), avec la mission de l’utiliser pour « renforcer la pratique sur les territoires. »
Les acteurs. Les premiers rôles sont déjà connus, ou au moins pressentis. Tony Estanguet présidera le COJO. Etienne Thobois en sera le directeur général. Bernard Lapasset prendra un peu de recul pour se glisser dans un rôle de président honoraire. Pour le reste, rien n’est écrit, mais les noms circulent.
Jean-Philippe Gatien (Sports), Marie Barsacq (Héritage), et Anthony Piqueras (Technique), seraient déjà assurés de conserver au COJO le poste de direction qu’ils ont occupé pendant la campagne de candidature. Sophie Lorant (Relations internationales) et Michaël Aloïsio (Directeur général adjoint), devraient également rempiler.
Autres acteurs connus, les membres du conseil d’administration du COJO. Ils seront au nombre de 11. Le casting ne révèle pas la moindre surprise: Tony Estanguet, Bernard Lapasset et Etienne Thobois au nom du COJO; Denis Masseglia pour le CNOSF; Guy Drut et Jean-Christophe Rolland, les deux membres français du CIO; Laura Flessel, la ministre des Sports; Anne Hidalgo, la maire de Paris; Valérie Pécresse, la présidente de la région Ile-de-France; Stéphane Troussel, le président du Conseil départemental de Seine-Saint-Denis; et enfin Patrick Ollier, le président de la Métropole du Grand Paris.
Le décor. Pas de changement. Après avoir étudié plusieurs options, l’équipe de Paris 2024 a choisi de conserver ses habitudes. Le COJO s’installe sur le boulevard Haussmann, dans le 8ème arrondissement, dans les mêmes bureaux que l’ex comité de candidature. Il devrait y rester presque 3 ans, sans doute jusqu’aux Jeux de Tokyo en 2020. Il devrait ensuite déménager en Seine-Saint-Denis dans des locaux assez vastes pour accueillir jusqu’à 4.000 salariés.
Seule nouveauté: ses salariés croiseront désormais des têtes nouvelles, le COJO partageant ses locaux avec l’équipe de Solideo, l’autre entité olympique, en charge des infrastructures. Les premiers disposeront d’une enveloppe de 3,8 milliards d’euros, à utiliser pour « livrer » les Jeux olympiques et paralympiques, alimentée par des fonds privés (contribution du CIO, marketing, billetterie, merchandising…). Les seconds auront une cagnotte de 3 milliards d’euros, apportée par les pouvoirs publics, pour faire sortir de terre les quelques nouveaux sites des Jeux (village des athlètes, centre aquatique…). Dans les deux camps, une même ligne de conduite: la maîtrise des coûts et le contrôle des dépenses.