Après Marcel Aubut, l’ancien président du comité national olympique, un deuxième acteur majeur du sport canadien, Kent Hehr, a été contraint à la démission après des accusations de harcèlement sexuel. Ministre des Sports et des Personnes handicapées du gouvernement de Justin Trudeau, il a rendu les clefs de son bureau, jeudi 25 janvier. En cause, une série d’allégations sur son comportement envers les femmes à l’époque où il était député provincial en Alberta, de 2008 à 2015.
Kent Hehr a accompagné sa démission d’un bref communiqué. « J’encourage et respecte le processus, a-t-il indiqué. Tout au long de ma carrière, j’ai toujours essayé d’être respectueux envers les autres. »
L’histoire remonte à plusieurs années, mais elle est sortie seulement ces derniers jours. Kristin Raworth, une ancienne employée au parlement de l’Alberta, a dénoncé Kent Hehr sur Twitter, dans la nuit de mercredi à jeudi, en utilisant le hashtag #Metoo.
« À ma première journée de travail à l’assemblée albertaine, on m’a dit d’éviter d’être dans l’ascenseur avec Kent Hehr », a assuré la jeune femme. Selon elle, le député serait connu pour ses allusions sexuelles fréquentes. « Alors qu’il était seul avec moi dans l’ascenseur, il m’a déjà dit: « Tu es succulente », a précisé Kristin Raworth.
Justin Trudeau, le Premier ministre, a expliqué depuis le Forum de Davos avoir accepté la démission de son ministre, « en attendant le résultat de l’enquête. » Dans l’intervalle, le portefeuille des Sports est confié à l’actuelle ministre des Sciences, Kirsty Duncan.
« Je prends cette question très au sérieux, a déclaré Justin Trudeau. Toute forme de harcèlement est inacceptable et les Canadiens ont le droit de vivre et de travailler dans un environnement exempt de harcèlement. L’une des premières choses que nous avons faites lorsque nous avons formé le gouvernement a été de mettre en place des processus rigoureux pour traiter les allégations. »
La démission de Kent Hehr aura-t-elle un impact sur le projet de candidature de Calgary aux Jeux d’hiver en 2026? Probable. Le désormais ex ministre des Sports est député de Calgary, un mandat qu’il peut conserver au moins jusqu’à la fin de l’enquête. Il était donc placé en première ligne sur le sujet olympique. Sa démission intervient alors que le Conseil municipal de la capitale de l’Alberta doit débattre une nouvelle fois, lundi 29 janvier, de l’opportunité de poursuivre le projet.