Pas de répit pour Tony Estanguet. En début de semaine passée, le président du comité d’organisation des Jeux de Paris 2024 avait enfilé costume et cravate pour s’adresser aux leaders du monde économique à l’occasion du Sommet de Versailles. Lundi 29 janvier, il a poussé la porte d’une école de Vanves, en banlieue parisienne, pour lancer la deuxième édition de la « Semaine olympique et paralympique à l’école ». Entre les deux, un monde d’écart. Mais le triple champion olympique de canoë l’a expliqué à FrancsJeux : les Jeux de Paris 2024 seront ceux de la jeunesse et de l’héritage. Et pour cela, pas de temps à perdre.
FrancsJeux: Que représente à vos yeux, à plus de 6 ans des Jeux de Paris 2024, la « Semaine olympique et paralympique à l’école »?
Tony Estanguet: Une priorité. La preuve en est que nous avons souhaité l’organiser seulement quelques jours après la création officielle du comité d’organisation des Jeux de Paris 2024. Cela ne doit rien au hasard. Nous sommes très ambitieux pour ces Jeux. Nous voulons qu’ils laissent un héritage dans la société française. Cette ambition passe par la jeunesse. Les écoliers que nous mobilisons à l’occasion de cette opération auront 22 ou 23 ans au moment des Jeux de Paris 2024. Ils en seront des acteurs, d’une façon ou d’une autre. L’événement peut sembler encore loin, mais nous ne voulons pas perdre de temps. Nous devons engager dès maintenant un dialogue avec cette jeunesse française, lui expliquer qu’elle est concernée, répondre à ses questions et lui assurer qu’elle sera consultée.
A titre personnel, comment allez-vous participer à cette opération?
La « Semaine olympique et paralympique » mobilise environ 450 établissements scolaires en France. Il m’est difficile d’être partout… Je me suis rendu lundi matin à la cité scolaire Michelet à Vanves. Je visiterai une autre école à Bordeaux, puis une troisième à Pau, avant de boucler la semaine par une dernière présence dans un établissement parisien. Dans tous les cas, le message est le même: encourager et promouvoir la pratique sportive chez les jeunes, les sensibiliser au rôle du sport pour la paix et l’inclusion, mettre en avant le phénomène paralympique.
La première édition de cette « Semaine olympique et paralympique » a été organisée l’an passé dans le cadre de la candidature aux Jeux de 2024. Cette fois, elle se déroule dans une phase de préparation de l’événement. Quelle différence cela fait-il?
L’an passé, nous cherchions à faire passer des messages, à mobiliser et à convaincre. Maintenant, nous sommes entrés dans une phase de construction des Jeux. Je ne veux pas perdre de temps. Si nous voulons changer la société française, profiter des Jeux pour engager toute une génération derrière la pratique et les valeurs du sport, nous devons commencer aujourd’hui.
Vous avez rencontré des jeunes élèves lundi matin en banlieue parisienne. Que pensent-ils des Jeux de Paris 2024?
Je les ai trouvés très intéressés, curieux de tout, posant beaucoup de questions sur les sports, l’organisation, les épreuves… J’ai senti chez eux une vision très positive de l’événement. Aller à leur rencontre, leur parler et les écouter a encore renforcé mon optimisme sur l’impact que les Jeux peuvent avoir sur les futures générations.
Quelles sont aujourd’hui vos priorités de président du COJO Paris 2024?
Elles sont nombreuses. Mais la principale est de constituer mon équipe. Nous avons lancé un premier appel à candidatures pour quelques postes de direction, ils devraient être pourvus avant la fin du mois de mars, après les Jeux de PyeongChang. Nous nous penchons actuellement sur le choix d’un cabinet de recrutement. Constituer une équipe est une tâche très importante, je ne veux pas me précipiter, mais il n’est pas non plus question de perdre trop de temps. Pour réussir des Jeux uniques en 2024, je veux m’entourer d’une Dream Team.
En termes d’effectifs, quelle taille aura le COJO à la fin de l’année 2018?
Honnêtement, je ne sais pas exactement. Je veux faire les choses dans l’ordre, en suivant les étapes. Ma priorité est de m’entourer d’une équipe de directeurs. Il reviendra ensuite à chacun d’eux la tâche de définir le nombre et le profil de leurs collaborateurs. Tous les directeurs ne seront pas choisis au cours des prochains mois, certains nous rejoindront plus tard. Mais il faudra faire assez vite dans les secteurs de l’héritage, la communication, le marketing et le sponsoring.