L’année débute du mauvais pied pour le comité olympique américain (USOC). Aux Jeux de PyeongChang, la délégation des Etats-Unis a réalisé la moisson la plus maigrelette de ces 20 dernières années, avec 23 médailles dont 9 en or. Dans la foulée du retour des athlètes au pays, le directeur général de l’USOC, Scott Blackmun, a annoncé sa démission.
Officiellement, le départ de Scott Blackmun est justifié par des raisons de santé. Agé de 60 ans, il doit suivre un traitement pour un cancer de la prostate. Il en avait lui-même informé le personnel de l’USOC en début d’année, via un email. Il avait ensuite été contraint de renoncer à se rendre aux Jeux de PyeongChang.
Le comité olympique américain a ainsi expliqué la démission de son directeur général: « Étant donné l’état de santé actuel de Scott, nous sommes mutuellement tombés d’accord qu’il était dans le meilleur intérêt de Scott et de l’USOC de trouver un nouveau dirigeant pour pouvoir immédiatement prendre les initiatives urgentes qui nous attendent ».
Mais les graves soucis de santé dont souffre l’Américain, en poste depuis 2010, ne suffisent pas à expliquer son départ. Scott Blackmun paye aujourd’hui son silence, certains évoquent même sa passivité, dans l’affaire Larry Nassar, l’ancien médecin de l’équipe américaine de gymnastique, reconnu coupable d’avoir abusé près de 200 gymnastes pendant plus de 20 ans.
Selon plusieurs médias américains, le directeur général de l’USOC aurait été au courant des agissements de Larry Nassar bien avant que le scandale éclate au grand jour. Au début des Jeux de PyeongChang, la question de sa responsabilité, et l’hypothèse de sa démission, avaient été discutées à l’occasion de la conférence de presse de l’USOC. Larry Probst, son président, les avaient balayées, répétant sans lassitude maintenir sa confiance à Scott Blackmun.
Le communiqué de l’USOC, publié mercredi 28 février, insiste: « Le travail important amorcé par Scott doit se poursuivre et mérite toute notre attention après les révélations sur les abus répétés de Larry Nassar pendant des décennies . »
Dans l’attente de l’embauche d’un remplacent, son poste a été confié à Suzanne Lyons le temps d’un intérim. Membre du Conseil de l’USOC, elle avait été chargée en début d’année de présider un groupe d’enquête interne sur les responsabilités et les dysfonctionnements révélés par l’affaire Larry Nassar.