Après PyeongChang 2018, Tokyo 2020. L’Asie, encore et toujours. A moins de 900 jours de l’ouverture des prochains Jeux d’été, les regards se tournent désormais vers la capitale japonaise. Où en sont les organisateurs? Quelles sont leurs priorités? Masa Takaya, le porte-parole de Tokyo 2020, a répondu aux questions de FrancsJeux.
FrancsJeux: Quels leçons et enseignements avez-vous retenu des Jeux d’hiver de PyeongChang 2018?
Masa Takaya: Nous avons envoyé environ 110 personnes de Tokyo 2020 aux Jeux de PyeongChang, dans le cadre du programme des observateurs du CIO. Elles seront une soixantaine aux Jeux paralympiques. Ces Jeux d’hiver constituent notre dernière occasion de voir sur place comment se passent les choses. Il était très intéressant pour nous de découvrir la façon dont les Sud-Coréens s’y sont pris dans tous les secteurs de l’organisation.
La question du budget des Jeux de Tokyo a beaucoup fait l’actualité. Où en êtes-vous aujourd’hui?
Depuis la désignation de Tokyo comme ville-hôte des Jeux de 2020, le comité d’organisation et le gouvernement de la capitale ont complètement revu le dispositif. L’Agenda 2020, qui recommande l’utilisation de sites déjà existants, nous a fait gagner 200 milliards de yens (environ 1,5 milliard d’euros) en coûts de construction. Depuis le mois de mai 2017, nous avons adopté une nouvelle approche, sur le rôle de chacun et sur les dépenses, en créant un comité dédié au suivi des coûts et du projet. En décembre 2017, nous avons annoncé que notre budget s’établissait désormais à 12,6 milliards de dollars (10,2 milliards d’euros), en réduction de 1,4 milliard de dollars sur la version présentée en 2016. Avec la « Nouvelle norme » du CIO, récemment présentée, nous allons continuer à chercher des moyens de réduire encore les coûts, tout en assurant l’héritage des Jeux.
Comment expliquez-vous la réussite historique de votre programme de marketing?
Depuis la désignation de Tokyo, l’intérêt du Japon pour les Jeux de 2020 et ses attentes ne se démentent pas. Ils vont se dérouler 56 ans après les premiers Jeux de Tokyo. Toutes les entreprises veulent en être. Aujourd’hui, nous en sommes à presque 50 partenaires nationaux. Le succès de notre programme s’explique aussi par la méthode que nous avons adoptée pour attirer ces sponsors. Nous avons signé un accord exclusif avec une agence de marketing, afin de solliciter des entreprises dans un environnement économique le plus large possible. Le CIO nous a aidés en nous autorisant à accepter plusieurs partenaires issus d’un même secteur industriel.
Comment avance la construction des sites olympiques?
Nous sommes dans les temps, voire parfois en avance. La construction d’un premier site de compétition est déjà terminée. Le Stade national de Tokyo devrait être bouclé en novembre 2019.
Les Jeux de Tokyo 2020 sont déjà très associés à l’innovation technologique. Que préparez-vous dans ce domaine?
Nous voulons faire de Tokyo 2020 les Jeux les plus innovants de l’histoire. Plusieurs projets sont déjà en cours, dont l’utilisation de métaux précieux issus d’anciens appareils électroniques pour la fabrication des médailles, ou le choix des mascottes par les élèves des écoles élémentaires. Dans le domaine de la technologie, nous allons proposer la dernière génération des véhicules propres et sans chauffeur, un système de circulation de l’information et de cybersécurité d’avant-garde, mais aussi des services de traduction multilingue et de signalétique digitaux à destination des visiteurs. Enfin, nous voulons utiliser la 3D pour proposer aux spectateurs une expérience unique, comme s’il étaient sur le stade avec les athlètes.
Au cours des deux prochaines années, quels seront vos plus grands défis?
Aujourd’hui, je peux dire que la préparation des Jeux de Tokyo 2020 se déroule sans obstacle, de façon très fluide. Nous sommes dans les temps. Nous savons que le mouvement olympique attend beaucoup des Jeux de Tokyo. Mais nous sommes très confiants et optimistes sur notre capacité à livrer ce que nous avons promis. Nous avons la chance de bénéficier d’un soutien très fort de la population du Japon. Nous voulons en profiter pour changer la société. Et laisser dans l’esprit des gens la certitude que le sport peut véhiculer des valeurs qui vont bien au-delà du sport.