Logique et pertinent. Une délégation du comité d’organisation des Jeux de Paris 2024 a fait le voyage vers PyeongChang, depuis la semaine passée, à l’occasion des Jeux paralympiques. En tête de cortège, Tony Estanguet. Le président du COJO a observé, écouté et rencontré. Il a aussi expliqué à FrancsJeux sa vision d’un événement dont il attend beaucoup, en termes d’héritage et d’intégration.
FrancsJeux: Dans la perspective des Jeux de Paris 2024, comment trouvez-vous les Jeux paralympiques de PyeongChang?
Tony Estanguet: Je suis impressionné par la capacité des organisateurs sud-coréens à avoir aussi bien réussi la transition entre les deux événements. Le délai est très court, seulement deux semaines. Mais les équipes de l’IPC et du POCOG ont travaillé très en amont. Dès le soir de la cérémonie de clôture, ils commençaient à basculer sur les Jeux paralympiques. Il existe une vraie expertise à l’IPC pour accompagner les comités d’organisation. C’est rassurant.
Avez-vous profité des Jeux paralympiques de PyeongChang pour avancer sur certains dossiers?
Oui. Il était important pour nous de rencontrer l’IPC. Nous avons évoqué avec eux la revue de projet technique et le séminaire d’orientation, qui vont se dérouler au mois d’avril à Paris. Nous avons également discuté des questions de marketing, car l’IPC veut faire évoluer les règles, dans le cadre de l’accord de partenariat signé samedi 10 mars avec le CIO. Enfin, nous avons parlé du programme des Jeux paralympiques, afin de savoir quand et comment ils veulent avancer sur ce dossier. Nous nous sommes mis à jour respectivement sur ces différents sujets.
Quelle vision avez-vous aujourd’hui des Jeux paralympiques de Paris en 2024?
Je suis convaincu de la puissance de l’événement paralympique, notamment pour laisser un héritage fort sur les enjeux d’accessibilité, d’intégration et de pratique du sport chez les personnes en situation de handicap. En France, nous avons une grande marge de progression, dans les transports, mais aussi dans l’hôtellerie. Les Jeux paralympiques peuvent constituer un accélérateur pour rattraper notre retard. Il existe une ambition politique forte pour y parvenir, portée par les acteurs public et par le mouvement sportif.
La réussite des Jeux paralympiques passe aussi par leur succès populaire. Comment envisagez-vous d’en faire un événement grand public, avec des stades et des salles pleins?
Le travail doit commencer tôt. Il faut débuter la promotion des sports et des Jeux paralympiques très en amont. Nous avons déjà commencé, avec la Semaine du sport olympique et paralympique à l’école, où un quart des projets était spécifiquement ciblé sur l’événement paralympique. Pour faire évoluer les mentalités, il faut faire de la promotion. Nous avons déjà prévu un budget de 17 millions d’euros pour promouvoir les sports paralympiques. Nous aurons aussi une billetterie accessible, avec des places à partir de 10 euros.
Votre volonté d’intégration s’appliquera-t-elle aussi au comité d’organisation, avec un recrutement de salariés en situation de handicap?
Nous respectons la même logique pour l’olympisme et pour le paralympisme. Une logique à tous les échelons. Au conseil d’administration du COJO, 5 personnes représentent le mouvement paralympique: deux athlètes, un représentant des fédérations handisport, plus Emmanuelle Assmann, la présidente du CPSF, et Sophie Cluzel, la secrétaire d’Etat aux Personnes handicapées. Dans les équipes de salariés, nous avons la même volonté d’avoir des personnes en situation de handicap. Cela fait sens. Nous organisons un événement paralympique, nous devons nous montrer exemplaires.