La course aux Jeux d’hiver en 2026 comptera-t-elle bientôt un nouveau partant? Peut-être. Pas sûr. En Italie, deux dossiers viennent soudainement de sortir de terre, au moment où personne ne semblait les attendre. Mais les zones d’ombre persistent. Surtout, la politique s’en mêle.
Premier projet, encore très au conditionnel: Turin. La ville-hôte des Jeux d’hiver en 2006 n’avait jamais manifesté l’intention de remettre le couvert, vingt ans après. Mais sa maire, Chiara Appendino, se dit prête à tenter l’aventure. Elle a annoncé soutenir l’idée de Beppe Grillo, le fondateur du Mouvement 5 Etoiles (M5S), auquel elle appartient, selon laquelle organiser les Jeux d’hiver pourrait représenter « une grande occasion pour Turin ».
Seul ennui, mais de taille: plusieurs élus municipaux de son propre parti ne voient pas les choses avec le même regard. Ils ont boycotté une réunion du conseil municipal, en début de semaine, où une motion en faveur de la candidature devait être discutée et éventuellement soumise au vote. Pour la première fois depuis la victoire du Mouvement 5 Etoiles à Turin, en 2016, le quorum n’a pas été atteint à un conseil municipal.
Pas question, pourtant, de renoncer. Chiara Appendino l’a expliqué: « Nous ne pourrons pas annoncer que Turin veut être candidate, mais nous allons envoyer ce mercredi 14 mars, une lettre au comité olympique italien (CONI) exprimant notre intérêt pour les Jeux en 2026 ».
Dans le même temps, un autre projet est évoqué par la presse italienne. Il émane du gouverneur de la Vénétie, Luca Zaia, un dirigeant politique issu de la Ligue, le parti d’extrême droite. Selon lui, sa région pourrait présenter un dossier commun avec les Dolomites. Il explique que des discussions ont déjà débuté entre les deux régions. Le projet pourrait s’organiser autour de la station de Cortina d’Ampezzo, en Vénétie, hôte des Mondiaux de ski alpin en 2021, et plus largement du vaste domaine Dolomiti Superski.
Réaction de Giovanni Malago, le président du CONI: « Tout d’un coup, il semble que beaucoup de gens semblent à nouveau s’intéresser aux Jeux. C’est peut-être dû au succès des Jeux de PyeongChang 2018 au-delà du sport. Mais trois éléments sont nécessaires pour une candidature: la volonté des autorités locales, du CONI et du gouvernement. Nous allons voir ce que le nouveau gouvernement, quand il y en aura un, voudra dire de tout cela ».