Le choix en dit long. Selon le JDD, le comité d’organisation des Jeux de Paris 2024 a coché une nouvelle case de son organigramme. Le poste de directeur de la communication, très convoité, a été pourvu. Il sera occupé par Anne Descamps (photo ci-dessous).
Le mouvement sportif français la connait peu, voire pas du tout. Normal. Son parcours et ses états de service sont à rechercher dans le domaine politique. Ancienne de l’agence Havas, Anne Descamps était conseillère presse et communication au cabinet d’Emmanuel Macron à l’époque où l’actuel président de la République occupait la fonction de ministre de l’Economie, de l’Industrie et du Numérique (août 2014 à août 2016).
Elle a ensuite accompagné le chef de l’Etat dans l’aventure de son parti, La République en marche (LREM). Elle en occupait le poste de responsable du développement et de la communication. En juillet dernier, le quotidien l‘Opinion la présentait comme l’une des « têtes pensantes » de la stratégie de com mise en place autour d’Emmanuel Macron, notamment via des contenus vidéos sur le site du parti et les réseaux sociaux.
Au premier regard, le choix peut surprendre. Selon nos informations, l’appel à candidatures lancé par Paris 2024 pour le poste de directeur/directrice de la communication a intéressé plusieurs acteurs du monde olympique, passés par des institutions ou des événements du mouvement sportif international. Ils n’ont pas été retenus.
A la place, Tony Estanguet a choisi de s’entourer d’une personnalité issue du monde politique. Avec Anne Descamps, l’équipe de Paris 2024 s’assure un relais influent et écouté avec l’Elysée. Emmanuel Macron n’a jamais caché son intérêt pour la question olympique. Il s’était impliqué très directement dans la candidature, depuis les premiers jours de son mandat, recevant en mai dernier les membres de la commission d’évaluation du CIO pour un petit-déjeuner. Depuis, il conserve un œil attentif sur l’évolution du dossier.
Au-delà, le choix d’Anne Descamps révèle la volonté du COJO Paris 2024 de délivrer un discours plus politique que sportif, au moins jusqu’aux Jeux de Tokyo en 2020. Tony Estanguet l’a compris: il sera déterminant de savoir parler aux « parties prenantes », en premier lieu l’Etat, la région Ile-de-France et la ville de Paris, notamment au cours des deux prochaines années. Le consensus politique réuni derrière la candidature reste fragile. Paris 2024 en aura encore grand besoin dans les six années à venir.