Thomas Bach le savait: le mouvement olympique penche de plus en plus fortement vers l’est. Le président du CIO l’a encore vérifié cette semaine, en s’offrant deux arrêts prolongés sur le continent asiatique. Un premier stop à Bangkok, en début de semaine, pour un passage rapide mais remarqué à SportAccord. Un second en Inde, depuis mercredi 18 avril. Dans les deux cas, il a entendu avec ravissement ses hôtes lui exposer avec des manières soignées leur envie de recevoir un jour prochain les Jeux olympiques.
A Bangkok, Thomas Bach a échangé poignées de mains et promesses avec le Premier ministre thaïlandais, Prayut Chan-o-cha. Au cœur des discussions, une candidature de la capitale pour les Jeux de la Jeunesse d’été en 2026. La Thaïlande les veut et n’en fait plus mystère. Le président du CIO a laissé entendre à ses dirigeants que l’événement leur irait comme un gant. La suite s’annonce bien.
A New Dehli, l’Inde a déroulé sous les pas du dirigeant allemand un tapis rouge marqué de plusieurs dates. Le géant asiatique ne cache plus ses ambitions de s’imposer comme une place forte sur la carte du monde sportif. Son dernier événement majeur, les Jeux du Commonwealth en 2010 à New Dehli, a laissé un souvenir douteux. Mais l’Inde en veut encore.
Le président du comité olympique indien (IOA), Narinder Batra, a profité de la présence de Thomas Bach à une conférence de presse commune, jeudi 19 avril, pour étaler ses cartes. « Nous sommes candidats à trois événements: les Jeux de la Jeunesse en 2026, les Jeux Asiatiques en 2030, et les Jeux olympiques d’été en 2032, a-t-il énoncé sans craindre de s’étouffer. Nous ne savons pas s’ils se feront en Inde ou pas. Mais laissez-nous voir quelle allure prendra l’adversité. »
A ses côtés, face aux médias, Thomas Bach n’a pas tiqué. Normal. Le président du CIO est passé maître dans l’air d’encourager les candidatures olympiques. Son organisation en a besoin. Pas question de décourager les vocations. « Nous avons pris note avec grand plaisir des intentions du comité olympique indien concernant les futurs Jeux d’été et de la Jeunesse, a commenté Thomas Bach. Il serait fantastique pour les athlètes indiens de disputer les Jeux dans leur propre pays. Pour l’Inde, cela constituerait un formidable moyen de développer l’intérêt pour le sport et pour sa pratique, notamment auprès des jeunes. »
Prudent, le président du CIO a tenu à inviter ses hôtes indiens à ne rien précipiter. La course aux Jeux de la Jeunesse en 2026 ne débutera pas officiellement avant 2020. Pour les Jeux d’été en 2032, il faudra sans doute attendre 2023. Rien ne presse, donc.
Il n’empêche, les indicateurs se mettent au vert. Le CIO a promis à l’Afrique que toute candidature pour les Jeux de la Jeunesse 2022 venant de l’un de ses pays serait prioritaire, voire assurée de la victoire. Pour l’édition suivante, en 2026, la Thaïlande et l’Inde s’annoncent comme deux solides postulants.
Pour les Jeux d’été en 2032, l’Allemagne travaille déjà de façon très concrète à un dossier régional, porté par 13 villes de la Ruhr. En Australie, le succès des Jeux du Commonwealth 2018 à Gold Coast ouvre pour Brisbane un boulevard pour une candidature. L’Inde vient de prendre officiellement position. En Europe, Budapest entretient le suspense. Mais sa présence comme premier partenaire de SportAccord 2018, cette semaine à Bangkok, et l’impressionnante série d’événements majeurs organisés dans un passé récent, ou prévus dans un proche avenir, désignent la capitale hongroise comme une candidate naturelle.