La menace reste dans l’air. Réunie à Lausanne depuis la veille, la commission exécutive du CIO s’est penchée longuement jeudi 3 mai sur le dossier de la boxe et de sa fédération internationale, l’AIBA. Pour finalement accorder à l’une et à l’autre un nouveau sursis pour espérer conserver leur place dans l’univers olympique.
Thomas Bach et les autres membres de la commission ont épluché le dossier remis le 25 avril par l’AIBA, un document recensant les réformes engagées dans les domaines de la gouvernance, le financement, le management et la lutte antidopage. A l’évidence, ils l’ont trouvé solide. Mais le président du CIO l’a expliqué: « Ce rapport montre qu’il y a des progrès et de la bonne volonté, mais il manque de la substance et une mise en application des mesures. » En clair, le texte est bien présenté, mais le CIO veut maintenant voir des faits.
Rien n’est perdu, donc, pour l’AIBA et son nouveau directeur exécutif, l’Américain Tom Virgets, placé en première ligne pour sauver la maison. Mais tout reste à faire. Thomas Bach a insisté: « Nos inquiétudes concernant la gouvernance, les finances et l’intégrité sportive demeurent et nous devons maintenant voir des actes. Nous nous réservons le droit d’exclure la boxe des JO de Tokyo. »
Bonne ou mauvaise nouvelle? Les deux. Certes, la menace d’une exclusion des Jeux est toujours dans l’air. Le CIO ne la déguise pas. Thomas Bach l’a répétée jeudi après-midi à Lausanne, au moment de conclure les deux journées de réunion de la commission exécutive. Mais l’AIBA se voit accorder un sursis. Elle en a besoin. Et elle entend bien l’exploiter à fond pour inverser la tendance.
Le CIO a accordé un délai supplémentaire à l’AIBA pour passer à l’action. L’organisation internationale a jusqu’au 11 juillet pour présenter des mesures concrètes. Son dossier sera examiné une nouvelle fois par la commission exécutive lors de sa réunion des 17 et 18 juillet.
Signe encourageant: la menace d’une exclusion de la boxe des Jeux de la Jeunesse 2018 à Buenos Aires, brandie en février dernier par le CIO, n’est plus d’actualité. La discipline conserve sa place dans le programme des compétitions. Mais une équipe d’experts sera missionnée sur place pour « superviser le système de nomination des juges arbitres. »
Reste le cas Gafur Rakhimov, le président par intérim de l’AIBA, un homme d’affaires ouzbek listé aux Etats-Unis comme un criminel. A en croire Thomas Bach, sa présence à la tête de l’organisation ne serait pas en cause. « Il ne s’agit pas d’une question de personne, a résumé Thomas Bach. Il y avait de nombreuses questions auxquelles l’AIBA devait répondre. »
Pour l’AIBA, le pire n’est pas encore écarté, mais l’espoir demeure. L’organisation l’a souligné dans un communiqué publié au terme de la réunion de la commission exécutive: « Les changements positifs réalisés ces derniers mois sur la gouvernance ont été reconnus par le CIO. » Nouveau rendez-vous en juillet.