Encore raté. L’agence russe antidopage (Rusada) reste bloquée à la porte du mouvement sportif. Réuni à Montréal, le comité exécutif de l’Agence mondiale antidopage (AMA) a décidé, mercredi 16 mai, de prolonger une nouvelle fois son purgatoire. Rusada est toujours suspendue. Tout sauf un scoop.
Olivier Niggli, le directeur général de l’AMA, a résumé la tendance en une seule phrase, au terme de la réunion: « Il n’y a pas eu besoin de vote, car rien n’a changé. » La Russie n’avance pas. L’AMA maintient sa position. Logique.
A Moscou, les autorités sportives russes multiplient pourtant les initiatives, depuis plusieurs mois, avec l’ambition avouée de retrouver grâce aux yeux de Craig Reedie, le président de l’AMA, et de son équipe d’experts. Rusada est autorisée depuis juin 2017 à mener des contrôles antidopage, mais sous l’œil d’observateurs étrangers.
Mais l’essentiel est ailleurs. L’AMA exige de la Russie un aveu formel de sa politique de dopage institutionnalisée, dont le paroxysme a été atteint aux Jeux d’hiver de Sotchi en 2014. Moscou s’y refuse. En attendant, l’organisation basée à Montréal campe sur sa position.
Faute de pouvoir présenter aux yeux du mouvement sportif une agence nationale antidopage jugée conforme, la Russie risque de patienter encore un moment dans le camp des bannis. L’IAAF en a fait l’une de ses conditions pour la levée de la suspension de l’athlétisme russe. Au Mondial de football, à partir du 14 juin en Russie, la FIFA conduira elle-même le programme de tests antidopage. Les analyses des échantillons seront effectuées en dehors du pays, dans des laboratoires agréés par l’AMA.
Le conseil de fondation de l’AMA, riche de 38 membres, doit se réunir ce jeudi 17 mai à Montréal. Sauf improbable retournement de situation, il devrait valider la décision de son comité exécutif.