Semaine chinoise pour le mouvement olympique. Chinoise et studieuse. A deux semaines du début de l’été, Pékin accueille depuis lundi 4 juin le traditionnel débriefing d’après Jeux. Il concerne les JO d’hiver de PyeongChang 2018. Un débriefing où, nouvelle norme ou pas, le gigantisme ne dérange personne.
Les Chinois se comptent pas centaines. Ils ont préparé une liste astronomique de 2000 questions dans la perspective des Jeux de Pékin 2022. Le comité d’organisation des Jeux de PyeongChang 2018 a dépêché dans la capitale chinoise une délégation de 63 personnes. Le CIO, où il se confirme que la réduction des coûts concerne surtout les autres, en a envoyé 52. En tête de cortège, Thomas Bach. Une présence qui en dit long sur l’importance du débriefing post-Jeux d’hiver.
Pas question, en effet, de se priver du plaisir de rouler des mécaniques. Pour sa première journée à Pékin, lundi, Thomas Bach n’a pas seulement été convié à un entretien privé avec la vice-Premier ministre chinoise, Sun Chunlan. Un échange très courtois au cours duquel, selon l’agence Xinhua, la dirigeante chinoise a assuré au président allemand que le gouvernement de Pékin soutenait sans la moindre réserve la préparation des Jeux d’hiver de Pékin. Une édition olympique qu’elle annonce déjà résolument écologique, « splendide, fantastique et extraordinaire ». Pas moins.
Thomas Bach est également monté à la tribune, pour un discours d’introduction où il a encore une fois été question de l’impact décisif des Jeux de PyeongChang sur les efforts de paix dans la péninsule coréenne. Prévisible.
Voilà pour l’héritage. Puissant. Historique. Les leçons, maintenant. Thomas Bach l’a pointé du doigt: la réussite des Jeux d’hiver de PyeongChang 2018 doit beaucoup à « l’étroite collaboration entre le CIO, le comité d’organisation, les fédérations internationales et les comités nationaux olympiques. » En clair, le succès des Coréens dans leur entreprise olympique serait le résultat d’un effort collectif. Un pour tous, tous pour un. Une leçon à retenir, dixit Thomas Bach, par les organisateurs des futurs Jeux, hiver comme été.
Fanfaronnade? Peut-être pas. Lee Hee-beom, le président de PyeongChang 2018, invité lui aussi à prendre la parole lundi 4 juin pour lancer la semaine, l’a juré une main sur le cœur: les Jeux de PyeongChang ont réussi une performance proche du miracle. Après avoir annoncé que l’événement laisserait, à l’heure des comptes, un excédent de « plusieurs millions », le dirigeant sud-coréen a posément expliqué: « Grâce à une étroite collaboration avec le gouvernement de Corée du Sud et le CIO, nous sommes parvenus à un résultat excédentaire en partant d’un déficit de 300 millions de dollars, au moment de mon arrivée comme président deux ans en arrière. »
A combien se montera le profit? Mystère. Les Sud-Coréens entretiennent le suspense, expliquant avec sagesse vouloir attendre les derniers comptes avant de dévoiler leurs chiffres. L’attente ne sera plus très longue. Les résultats ne devraient décevoir personne.
Autre performance, présentée elle aussi à Pékin au cours de la première journée du débriefing des Jeux d’hiver 2018: la percée médiatique des Jeux paralympiques. A en croire une étude Nielsen Sports présentée par l’IPC, les épreuves des Jeux paralympiques de PyeongChang 2018 ont réalisé une audience télévisée cumulée de 2,02 milliards de personnes dans le monde, dans plus de 100 territoires. Un résultat auquel il faut ajouter les 215 millions d’internautes qui ont suivi l’événement sur la plateforme digitale de l’IPC.
Certes, les Jeux paralympiques de Sotchi 2014 avaient fait mieux. Mais la Russie, pays-hôte, avait constitué près du tiers de l’audience mondiale. A PyeongChang, le nombre de spectateurs hors de la Corée du Sud est en hausse de 27%.
Belles promesses d’avenir pour le mouvement paralympique: la Chine, où se tiendront les prochains Jeux d’hiver, a enregistré une hausse de l’audience de 18%. En France, la couverture proposée par le groupe France Télévisions a atteint une audience cumulée de 265 millions de spectateurs, soit une augmentation de 300% par rapport aux Jeux de Sotchi 2024. Spectaculaire.