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Mondial de football en 2026 : qui a voté pour qui

— Publié le 14 juin 2018

Encore raté. Pour la cinquième fois, le Maroc doit renvoyer au panier ses rêves d’accueillir la planète football. Mercredi 13 juin, à Moscou, le 68ème congrès de la FIFA lui a préféré une alliance Etats-Unis, Canada et Mexique pour l’organisation de la Coupe du Monde de football en 2026. Le projet marocain a recueilli 65 voix, soit 33% des suffrages exprimés. En face, le bloc américain en a rassemblé 134 (65%). Une victoire nette. Un succès écrasant.

Les délégués des fédérations nationales, appelés pour la première fois de l’histoire à choisir un pays-hôte du Mondial, ont écouté les Marocains vanter les forces de leur projet. Mais la passion du Maroc pour le football, sa situation géographique dans le même fuseau horaire qu’une partie de l’Europe, et son Mondial à taille humaine, n’ont pas pesé lourd face aux arguments américains. United 2026 a promis la Coupe du Monde la plus profitable de l’histoire, avec une projection de recettes de 11 milliards de dollars pour la FIFA. Imparable.

A Moscou, mercredi 13 juin, le vote de la FIFA n’était pas seulement le plus universel depuis la création du Mondial. Il a aussi été le plus transparent. L’organisation internationale avait annoncé sa décision de publier le détail des suffrages. Elle a tenu parole. Le résultat se révèle parfois très surprenant.

Première découverte: le Maroc est loin d’avoir fait le plein parmi les voix africaines. Le royaume savait qu’il lui en manquerait quatre, l’Afrique du Sud, la Namibie, le Liberia et le Zimbabwe ayant annoncé leur intention de se ranger derrière le projet américain. Mais sept autres fédérations africaines lui ont tourné le dos au moment du vote: le Cap Vert, le Bénin, la Sierra Leone, le Botswana, la Guinée, le Lesotho et le Mozambique. Au terme du scrutin, le président de la fédération guinéenne a invoqué une « erreur technique », affirmant ne pas avoir donné sa voix au dossier américain.

En Europe, le Maroc a pu compter jusqu’au bout sur les soutiens annoncés de la France, des Pays-Bas, de la Serbie, de l’Italie, de la Belgique et du Luxembourg. Mais la Russie, annoncée dans le camp marocain, a changé son fusil d’épaule et voté pour United 2026. Etrange.

La France a donné sa voix au Maroc, comme prévu. Mais la Nouvelle-Calédonie et Tahiti, deux territoires français dotés d’une fédération de football reconnue par la FIFA, nont pas suivi la consigne de vote et choisi le projet américain.

Au lendemain du sommet historique entre Donald Trump et Kim Jong-un à Singapour, la Corée du Nord a voté pour le Maroc. La Chine en a fait de même, tout comme Taïwan.

Le Brésil a fait parler de lui, au centre de congrès de Moscou, en votant pour le Maroc. Le géant sud-américain avait pourtant été recensé, comme tous ses voisins du continent sud-américain, comme un soutien sans faille du dossier United 2026.

Le Qatar s’est rangé dans le camp du Maroc, à la différence de l’Arabie Saoudite et des Emirats Arabes Unis.

Trois pays se sont abstenus: Cuba, la Slovénie et l’Espagne. Pour rappel, le président de l’UEFA, Aleksander Ceferin, est slovène.

Un seul pays a choisi, pour le vote électronique, l’option proposant de ne voter pour aucun des deux dossiers en lice: l’Iran.