Ils sont restés discrets. Assis dans un coin de la salle de réunion, au 10ème étage de l’hôtel Pullman Tour Eiffel, ils ont sagement écouté et peu parlé. Mais les Californiens étaient bien présents à Paris, en début de semaine, à l’occasion de la première visite de la commission de coordination du CIO. Trois envoyés du comité d’organisation des Jeux de Los Angeles 2028, venus dans la capitale française à l’invitation de l’institution olympique. Une présence encore timide, mais censée illustrer la volonté du CIO de concrétiser sans tarder la « synergie » entre Paris et Los Angeles, annoncée en septembre dernier à Lima à l’occasion du double vote 2024-2028.
Au centre du trio américain, Janet Evans. La multiple médaillée olympique en natation s’était glissée dans le costume de vice-présidente du comité de candidature de Los Angeles. Elle a conservé sa place. Elle compte parmi la petite vingtaine de salariés à temps plein déjà recrutés par le comité d’organisation des Jeux de LA 2028. A ses côtés, pour ce rapide aller-retour Los Angeles/Paris, John Harper, le responsable des opérations, et Lenny Abbey, le directeur des relations avec les comités nationaux olympiques.
Christophe Dubi, le directeur des Jeux olympiques au CIO, a réuni les deux camps dimanche 17 juin, à la veille du début de la visite de la commission de coordination. Une réunion destinée à établir la feuille de route des prochains mois. Le Suisse explique: « Un atelier de travail sera organisé à la fin du mois d’août à Los Angeles, avec les deux équipes. Nous y évoquerons les nombreux secteurs dans lesquels il est possible de partager savoir et expérience: les transports, la gestion des sites, l’organisation des épreuves… Nous avons déjà établi une liste de 20 solutions clef en mains qui pourraient servir aux deux comités d’organisation. Sur la billetterie, par exemple, il est inutile de chercher chaque fois à tout réinventer. Nous souhaitons vraiment que cette collaboration soit concrète et pratique. »
A ce stade de la préparation, les intentions précèdent encore l’action. Janet Evans le reconnaît: « Je ne sais pas vraiment ce que cela peut donner, mais il est certain qu’il en sortira quelque chose. Nos expertises peuvent être assez complémentaires, nous avons tout intérêt à les partager. »
Même son de cloche chez Etienne Thobois, le directeur général de Paris 2024: « Nous avons une grande expertise et des connaissances des deux côtés. Nous serons les premiers à organiser les Jeux, mais nous pouvons travailler ensemble, notamment sur le digital et la gestion des sites de compétition. »
A l’heure où le CIO cherche par tous les moyens à sortir du chapeau une nouvelle approche des Jeux, pour en finir avec les clichés d’un événement devenu un gouffre à milliards, l’axe Paris-Los Angeles n’a rien d’un gadget. En cas de succès, il pourrait même servir de modèle pour l’avenir.
En attendant, l’équipe californienne s’active sans empressement. Avec plus de 10 ans devant elle, rien ne l’oblige à presser le pas. Janet Evans explique: « Aujourd’hui, nous sommes surtout concentrés sur deux dossiers: trouver un accord de partenariat avec le comité olympique américain, et mettre en route avec la ville de Los Angeles un programme sportif destiné à la jeunesse. » Le reste attendra.