La victoire appelle la victoire, dit-on. Remis en piste par le succès de Paris dans la course aux Jeux d’été en 2024, le sport français retrouve l’ambition. Et, dans la foulée, un appétit vorace pour les grands événements.
Pour preuve l’annonce de la Fédération française de cyclisme (FFC) de sa candidature aux championnats du monde en 2023. Elle est venue de son président, Michel Callot. Le dirigeant l’a expliqué à l’occasion d’une conférence de presse organisée dimanche 1er juillet, en marge des championnats de France sur route à Mantes-la-Jolie: « La Fédération française de cyclisme se met ouvertement sur les rangs et travaille d’ores et déjà activement pour exprimer une candidature recevable par l’UCI sur cette échéance de 2023, et de regrouper ces Mondiaux en France. »
Selon les règles de l’UCI, les Mondiaux en 2023 devront réunir dans une même région toutes les disciplines olympiques (route, piste, BMX, VTT). Une nouvelle contrainte qui exclue les prétendants ne possédant pas un vélodrome aux standards internationaux. Précision: l’UCI impose cette contrainte à partir de la saison 2023, seulement pour les années pré-olympiques.
La France n’a plus organisé les Mondiaux de cyclisme sur route depuis l’édition 2000, disputée à Plouay, dans le Morbihan. Mais elle a accueilli les championnats du monde sur piste en 2015, au vélodrome de Saint-Quentin-en-Yvelines. Cet équipement a été choisi pour les épreuves olympiques des Jeux de Paris 2024. Les compétitions de BMX sont également prévues à proximité du vélodrome national. Le VTT, de son côté, doit étirer son parcours sur la colline voisine d’Élancourt, également située dans le département des Yvelines.
Un dossier gagnant ? L’UCI devra trancher, mais la France s’impose comme la favorite. David Lappartient, le nouveau patron du cyclisme mondial, est français. Il a dirigé la FFC pendant 8 ans, avant de céder son siège à Michel Callot. Un atout.
Surtout, l’UCI pourrait faire coup double en optant pour la candidature française: une première édition des Mondiaux toutes disciplines dans la future ville-hôte des Jeux, et la possibilité de profiter du rendez-vous planétaire pour organiser les tests pré-olympiques. Michel Callot l’a précisé dimanche 1er juillet en conférence de presse: les sites des Jeux de Paris 2024 ne seront pas tous inclus dans le dossier de candidature aux Mondiaux 2023. Il pourrait être difficile, notamment, de mettre sur pied en 2023 une répétition de l’épreuve sur route des Jeux de Paris, dont le parcours doit se terminer sur les Champs-Élysées. Mais le vélodrome de Saint-Quentin-en-Yvelines vélodrome représente, selon Michel Callot, « un point de passage obligatoire et quasi incontournable. »
Avec un tel dossier, la France semble de taille à poursuivre sur sa lancée et épingler un nouvel événement à son tableau de chasse. Pour la seule année 2023, elle a déjà décroché l’organisation du Mondial de rugby et des championnats du monde de ski alpin, deux compétitions où la concurrence était pourtant solide (Irlande et Afrique du Sud pour le rugby, Autriche dans le cas du ski alpin). Avec le cyclisme, elle ferait le plein.