Le tableau s’éclaircit. Les pistes se raréfient. A trois mois du début officiel de la campagne de candidature aux Jeux d’hiver en 2026, la liste des postulants compte déjà deux noms en moins. Après Sion, dont le projet a été renvoyé le 10 juin dernier dans les oubliettes de l’histoire par une « votation », le dossier porté par Graz et Schladming, en Autriche, s’écrit lui aussi au passé.
Vendredi 7 juillet, le comité de candidature de Graz 2026 a surpris tout le monde en annonçant via un communiqué renoncer à poursuivre l’aventure. Raison invoquée : l’absence d’un « engagement politique clair » et d’un franc soutien de la part des autorités de la province de Styrie.
« Dans ces circonstances, un projet de cet ampleur ne peut être mis en oeuvre », explique le communiqué. Selon l’équipe de candidature, l’administration régionale avait estimé, plus tôt dans la semaine, ne pas avoir de marge budgétaire pour l’organisation des Jeux d’hiver.
Le retrait de Graz et Schladming n’était pas attendu. Une semaine plus tôt, ses leaders avaient dévoilé les résultats d’une étude de faisabilité réalisée par trois équipes universitaires. Elle suggérait que l’organisation des Jeux d’hiver en 2026 serait « largement faisable », peu coûteuse (1,137 milliard d’euros), quasiment sans risque et susceptible de rapporter au moins 1,67 milliard d’euros.
Mais, dans le même temps, un pétition lancée par le Parti communiste autrichien aurait rassemblé 11.000 signatures, assez pour obliger les autorités régionales à mettre sur pied un référendum. Le comité olympique autrichien a-t-il eu peur d’un nouvel échec, après le non aux Jeux d’hiver à Innsbruck, enregistré à l’automne dernier ? Probable. En renonçant avant d’y être contrainte, l’Autriche sauve les apparences et peut envisager une nouvelle candidature pour les Jeux d’hiver en 2030.
Hasard du calendrier : le renoncement de Graz est intervenu au même moment, à quelques heures près, où le gouvernement italien a publiquement exprimé son soutien à une candidature aux Jeux d’hiver en 2026.
« Le Conseil des ministres, ayant reconnu la volonté des municipalités de Cortina, Milan et Turin de proposer un dossier pour les Jeux olympiques et paralympiques de 2026, a exprimé sa volonté de garantir le soutien du gouvernement à la candidature italienne », écrit le communiqué.
Le comité olympique italien (CONI) a encore du pain sur la planche avant de pouvoir se ranger derrière un dossier de candidature en bonne et due forme. Mais le feu vert accordé par le nouveau gouvernement sonne comme une première victoire. Il était loin d’être acquis. Il semblait même très incertain.
La suite ne devrait pas tarder. A en croire son président, Giovanni Malago, le CONI doit réunir ce mardi 10 juillet une commission d’experts pour plancher sur le sujet. Elle est censée faire le tri parmi les trois dossiers en lice, Milan, Turin et Cortina d’Ampezzo, pour en désigner un et l’inviter à poursuivre la route. Mais il n’est pas exclu que les Italiens optent pour une forme de compromis en demandant aux trois équipes postulantes d’unir leurs forces pour proposer une candidature commune.
Dans les deux cas, le CONI devra revenir vers le gouvernement italien avec un projet non seulement solidement ficelé, mais surtout très low-cost, ne présentant aucun risque de surcoût à faire supporter par les contribuables. Jamais simple.
Avec les retraits successifs de Sion et Graz, la course aux Jeux d’hiver 2026 apparaît plus floue et incertaine que jamais. Elle reste enveloppée d’une somme de points d’interrogation.
A Calgary, la perspective d’un référendum, annoncé pour le mois de novembre, donne des sueurs froides aux porteurs du projet. Le dernier sondage révèle une opinion publique très partagée, avec une progression réelle du non. Les anti-Jeux s’activent. Douteux, donc.
A Sapporo, les autorités municipales semblent de plus en plus tentées par un report du projet pour les Jeux d’hiver en 2030.
A Stockholm, l’équipe de candidature doit encore rallier à sa cause les forces politiques de la ville et du pays. Pas gagné d’avance.
Reste le cas Erzurum. Le projet turc fait peu parler de lui, mais il avance. Il n’a pas à craindre la menace d’un référendum. Et le soutien politique lui est acquis. Un dossier gagnant ? Pas impossible.