On se bouscule à Tokyo en ce mois de juillet. Le CIO a dépêché sa commission de coordination, présente depuis le début de la semaine pour visiter les sites et éplucher les comptes. Paris 2024 a envoyé son directeur général, Etienne Thobois, avec mission de sceller par un document signé la volonté de rapprochement des deux prochaines villes olympiques.
Quelques heures après la victoire des Bleus en demi-finale du Mondial de football, Etienne Thobois a réglé l’affaire en un paraphe, une poignée de mains et quelques bons mots. Il a signé mercredi 11 juillet au siège du comité d’organisation des Jeux de 2020, avec son homologue japonais, Toshiro Muto (photo ci-dessus), un accord de partenariat entre Tokyo 2020 et Paris 2024. Du bon boulot.
Selon les termes officiels, le document a pour ambition de « mettre en place un partage d’expérience et un échange de compétences, visant à optimiser l’organisation des Jeux olympiques et paralympiques. »
Dans les faits, il devrait s’articuler autour deux thématiques. La première vise à « optimiser la préparation des Jeux », par un effort commun de promotion des deux événements, la formation de personnels, le recrutement des volontaires, la planification des cérémonies, mais aussi la coopération linguistique. Sur ce dernier point, Tokyo 2020 fait déjà figure de bon élève. Les Japonais n’ont pas oublié que le français est langue officielle des Jeux. Ils traduisent leurs communiqués de presse dans les deux langues olympiques. Mais cet accord de coopération leur assure une aide francophone pour les deux années à venir.
Deuxième thème : la « promotion des mouvements olympique et paralympique ». Elle prendra la forme d’un « partage des bonnes pratiques ». Elle sera mise en musique par des groupes de travail sur les questions d’éducation, d’Olympiade culturelle, d’excellence environnementale et d’héritage. Un tantinet plus brumeux.
Le document tout juste signé, Etienne Thobois s’est offert un trait d’humour. « C’est une journée très importante pour nous, pas seulement parce que nous avons gagné la demi-finale de la Coupe du Monde, a osé le directeur général de Paris 2024 sans retenir son éclat de rire. Mais aussi parce que nous signons cet accord tellement important à nos yeux. Après le CIO et l’IPC, Tokyo 2020 sera notre premier partenaire. Nous sommes vraiment impatients de le voir se concrétiser. »
Pour le COJO Paris 2024, les Jeux de Tokyo 2020 ne constituent pas seulement une étape à franchir avant de basculer dans sa propre olympiade. Etienne Thobois l’a reconnu au moment de reposer son stylo : l’équipe française a beaucoup à apprendre de la spectaculaire réussite du programme de marketing national des Jeux de Tokyo. Au dernier décompte, réalisé le mois dernier, les Japonais recensaient 50 partenaires privés, dont 15 engagés au plus haut rang, 30 sponsors officiels et 5 supporteurs officiels. A plus de deux ans de l’ouverture, la performance force le respect.
Autre leçon à méditer pour un comité d’organisation parisien soucieux de mobiliser la société toute entière autour de l’événement olympique : l’engagement de la jeunesse japonaise derrière les Jeux de Tokyo. Mercredi 11 juillet, Etienne Thobois a reconnu que les organisateurs asiatiques avaient réussi leur coup en sollicitant les élèves des écoles du pays pour choisir les mascottes officielles. Simple mais efficace.