L’avenir olympique de la Russie ne s’écrit plus au conditionnel. Il se prononce désormais au futur. Le CIO n’en est pas encore à décompter les jours avant la fin d’un feuilleton dont le point culminant a été l’exclusion du pays des Jeux d’hiver de PyeongChang 2018. Mais le retour en grâce du sport russe pourrait bien se jouer avant la fin de l’année.
Présent à Moscou dimanche 15 juillet, pour assister en invité de marque à la finale du Mondial de football dans la tribune officielle du stade Loujniki, Thomas Bach n’a pas seulement rencontré Vladimir Poutine pour évoquer en termes très diplomatiques la fin du purgatoire de la Russie. Le président du CIO a prolongé d’une journée sa visite moscovite pour une série de rencontres au comité national olympique (ROC).
Au centre des discussions, les grandes lignes d’une future « coopération » entre le CIO et le ROC. Elle s’annonce plus étroite que jamais. Elle pourrait même se révéler d’une étonnante richesse.
A Moscou, lundi 16 juillet, Thomas Bach a longuement dialogué avec Stanislav Pozdnyakov, le nouveau président du comité olympique russe, élu en mai dernier à la place d’Alexander Zhukov. Les deux hommes se connaissent. Ils partagent un passé d’escrimeur, le dirigeant russe ayant décroché au cours de sa longue carrière quatre médailles d’or olympiques au sabre, entre 1992 et 2000. Surtout, ils se sont croisés aux Jeux d’hiver de PyeongChang, où Stanislav Pozdnyakov avait enfilé la tenue de chef de mission de la délégation des « Athlètes olympiques de la Russie ».
A en croire plusieurs sources, les échanges ont été concrets. Stanislav Pozdnyakov s’est montré très convaincant dans ses efforts de présenter un nouveau visage de son pays et de son organisation. Il aurait proposé la création d’un Musée olympique, le premier du genre en Europe de l’est. Il aurait même évoqué le projet de lancer dans un proche avenir une chaîne olympique, sorte de version nationale de la plateforme numérique mise en ligne par le CIO au soir de la clôture des Jeux de Rio 2016. Les Etats-Unis en possèdent déjà une, fruit de la collaboration entre l’USOC et le groupe NBCUniversal. La Russie pourrait s’en inspirer. Une aubaine pour le CIO.
A l’évidence, Thomas Bach a apprécié. On le comprend. Rendue politiquement obligatoire par l’ampleur du scandale de dopage aux Jeux de Sotchi 2014, l’exclusion temporaire de la Russie du mouvement olympique n’a pas vraiment fait les affaires du CIO. Son retour en grâce ramènera dans le jeu l’un des alliés les plus influents de l’institution internationale.
Un allié qui pourrait bien retrouver bientôt son appétit pour les Jeux. Selon plusieurs médias russes, le ROC et son président, Stanislav Pozdnyakov, caresseraient le projet de se lancer dans une candidature aux Jeux d’été. L’édition 2032 a été un moment évoquée, mais la Russie serait plus intéressée par les JO en 2036.