Le CIO peut se frotter les mains. Avec Eric Garcetti, le maire de Los Angeles, l’organisation olympique a déniché son oiseau rare. Un ambassadeur des Jeux capable de résumer, en une formule et une poignée de bons mots, la nouvelle donne de l’événement. Précieux.
Mercredi 25 juillet, Eric Garcetti était présent à Tokyo (photo ci-dessus), au lendemain des célébrations de la date symbolique de J – 2 ans avant l’ouverture des Jeux de 2020. Le maire démocrate de Los Angeles n’en a pas seulement profité pour révéler que le kimono lui allait comme une seconde peau. Il a également signé avec Yuriko Koike, la gouverneure de la capitale japonaise, un accord de coopération dans la perspective des Jeux de Tokyo 2020 et Los Angeles 2028. Surtout, Eric Garcetti a patiemment expliqué sa vision de l’événement olympique.
L’accord, pour commencer. Il ressemble comme un frère au partenariat établi deux semaines plus tôt entre les comités d’organisation des Jeux de Tokyo 2020 et Paris 2024. A une nuance près : le document a été signé mercredi 25 juillet par Yuriko Koike et Eric Garcetti au nom de leurs villes respectives.
Sur le fond, les termes se révèlent très proches. Tokyo et Los Angeles s’engagent à coopérer sur les Jeux olympiques et paralympiques, la durabilité, la résilience, et enfin sur les ports et les zones côtières. En vertu de cet accord, des représentants des deux villes se retrouveront à échéances régulières pour travailler main dans la main sur les questions de développement économique, social, et sur la gestion des catastrophes naturelles.
La vision, maintenant. Eric Garcetti l’a détaillée en marge de sa visite au Japon, à l’occasion d’une interview avec Associated Press. « Je pense qu’il est assez rationnel, pour la plupart des grandes villes, de ne pas souhaiter se lancer dans une candidature olympique, a expliqué l’élu démocrate de la métropole californienne. De nos jours, les Jeux représentent un coût énorme pour la plupart des villes. Mais à Los Angeles, nous avons un modèle différent : au lieu d’essayer d’adapter la ville aux Jeux olympiques, nous demandons aux Jeux olympiques de s’intégrer dans notre ville. »
Refrain connu. Mais Eric Garcetti sait lui donner assez de force pour le rendre convaincant. « Nous voulons faire ce que beaucoup de villes espèrent réussir, mais n’y parviennent jamais : laisser après les Jeux un héritage humain, pas seulement quelques bâtiments en plus qui ne seront jamais vraiment utilisés. »
En tête de liste, les transports. Eric Garcetti en fait la promesse : « Dans 10 ans, je pense que les gens vont commencer à voir un Los Angeles transformé. La capitale mondiale de l’automobile ne sera plus un lieu réservé aux voitures, nous aurons une nouvelle ligne de chemin de fer à partir de l’aéroport, un métro qui emmènera tout au long de la partie ouest de Los Angeles en 20 minutes depuis le centre-ville. Les gens auront finalement toute une série de nouvelles options. »
Le coût des Jeux ? Le maire de Los Angeles insiste : l’événement olympique ne coûtera pas un dollar aux contribuables. « Pour la première fois dans l’histoire, nous avons négocié de recevoir de l’argent avant même que les Jeux commencent, explique-t-il. Pas seulement pour les organiser, mais aussi pour leur héritage. En passant après Paris 2024, nous avons obtenu un supplément de 160 millions de dollars, une somme qui a déjà commencé cette année à nous être versée. » La bonne affaire.