Séquence dopage, mercredi 25 juillet, au Congrès des Etats-Unis à Washington. A l’ordre du jour de la Chambre des représentants, l’étude d’un projet de loi destiné à élever au rang d’un crime toute infraction aux règles antidopage, aux Etats-Unis mais également sur le plan international.
Sur le principe, le projet américain n’a rien de très inédit. Plusieurs pays européens ont déjà adopté une législation similaire, dont l’Allemagne. Mais les Etats-Unis veulent aller plus loin. En cas d’adoption par le Congrès, la loi antidopage permettrait aux États-Unis de poursuivre les actes de dopage constatés également hors des frontières américaines. Elle concernait les athlètes, américains et étrangers, engagés dans les compétitions rassemblant au moins quatre athlètes américains et des représentants d’au moins trois pays étrangers. En clair, elle viserait la quasi totalité des événements du calendrier sportif international.
Annoncée en vedette de l’audition devant la Chambre des représentants, mercredi 25 juillet, l’ancienne athlète russe Yulia Stepanova (photo ci-dessus) n’a déçu personne. La lanceuse d’alerte à l’origine du scandale du dopage en Russie, désormais réfugiée aux Etats-Unis, a expliqué une nouvelle fois le fonctionnement d’un dopage d’état manœuvré en haut lieu par les autorités politiques du pays. Avec, dans le rôle du grand ordonnateur, Vladimir Poutine en personne.
Selon Yulia Stepanova, avoir recours au dopage ne constituait pas un choix dans le sport russe, mais une obligation. Dans le cas contraire, « vous pouviez perdre votre emploi, votre carrière et même risquer votre propre sécurité et celle de votre famille. Vous étiez traité de menteur et de traître si vous vous battiez contre un système qui existe encore aujourd’hui en Russie. »
Grigory Rodchenkov, l’ancien directeur du laboratoire de Moscou, également réfugié aux Etats-Unis, n’était pas présent à l’audition devant la Chambre des représentants. Son lieu de résidence est toujours gardé secret. Il n’apparaît jamais en public. Mais il était représenté par son avocat, Jim Walden. Dans un témoignage écrit, le scientifique russe a expliqué que le dopage avait pour objectif de « gagner à n’importe quel prix. » Il a également confirmé qu’il aurait mis sa vie en danger en cherchant à désobéir aux ordres.