Un personnage du mouvement olympique a disparu. Un vrai. Mike Lee, l’un des stratégistes et lobbyistes les plus reconnus du monde sportif, s’est éteint samedi 8 septembre. Il a succombé à une crise cardiaque à son domicile du Kent. Il était âgé de 61 ans.
Mike Lee avait lancé sa carrière grâce au football. En 1994, il accompagne la Premier League en qualité de conseiller sur la stratégie politique. Il y restera 6 ans. Puis il intègre l’UEFA pour y occuper pendant 4 ans, entre 2000 et 2004, le poste de directeur de la communication et des affaires publiques.
La suite prend pour le Britannique une dimension plus olympique. Mike Lee rejoint Sebastian Coe au sein du comité de candidature pour les Jeux de 2012. Sa première victoire comme lobbyiste. Elle ne sera pas la dernière.
Après l’épisode victorieux de septembre 2005 à Singapour, où Londres écarte Paris de la route des Jeux de 2012, il décide de capitaliser sur ce succès en créant sa propre société, Vero Communications. L’initiative est rapidement payante. Mike Lee épingle à sa boutonnière une très respectable série de dossiers gagnants. Citons, en vrac, Rio 2016, Buenos Aires 2018, Qatar 2022. Il accompagne également Bernard Lapasset, alors président de l’IRB, dans sa longue et victorieuse campagne pour l’entrée du rugby à 7 dans le programme olympique. Puis il récidive aux côtés de Fernando Aguerre, le président de l’Association internationale de surf (ISA), dans sa quête d’un label olympique.
Appelé par Bernard Lapasset à rejoindre la cause de Paris 2024, il a joué un rôle crucial dans la campagne de la capitale française pour les Jeux de 2024.
Depuis le double vote 2024-2028 à la session du CIO à Lima, en septembre dernier, Mike Lee avait pris la décision de lever le pied. Il avait pris du recul, souhaitant consacrer du temps à l’une de ses passions, le cyclisme. Il s’était également relancé dans un projet universitaire, avec l’ambition de décrocher un Masters.
A l’annonce de son décès, lundi 10 septembre, les réactions ont été nombreuses dans le mouvement olympiques. Plusieurs de ses concurrents dans les campagnes de candidature, comme le Britannique Jon Tibbs et l’Américain Terrence Burns, ont salué sa mémoire sur les réseaux sociaux, saluant son talent et son professionnalisme.
Dans un communiqué publié lundi, Vero Communications s’est voulu rassurante sur l’avenir de l’agence, dirigée au quotidien par John Zerafa : « Grâce à l’héritage laissé par Mike, et à la force d’une équipe qui a été au cœur des affaires depuis une décennie, Vero est en excellente position pour les années à venir, avec des clients dans le monde entier. »