L’information est de taille. Elle pourrait même marquer un tournant dans l’histoire du mouvement olympique. Plus tournée que jamais vers son voisin et longtemps ennemi, la Corée du Sud envisage aujourd’hui de faire cause commune avec la Corée du Nord. Plus seulement à l’occasion de défilés communs ou d’équipes unifiées. Cette fois, les deux pays asiatiques pourraient présenter une candidature commune aux Jeux d’été en 2032.
A ce stade, le projet est à prendre au conditionnel. L’initiative est seulement sud-coréenne. Les autorités de Pyongyang ne l’ont pas encore ratifiée. Mais la machine est en marche. Le ministre des Sports de Corée du Sud, Do Jong-hwan, a expliqué mercredi 12 septembre, à l’occasion d’une conférence de presse à Tokyo, que l’idée serait discutée lors du sommet entre les deux Corée, prévu la semaine prochaine à Pyongyang.
Do Jong-hwan accompagnera le président sud-coréen, Moon Jae-in, à partir de mardi prochain dans la capitale nord-coréenne. Selon l’agence Yonhap, il profitera de l’événement pour formuler officiellement sa proposition d’une candidature olympique commune.
« Je veux faire cette proposition au Nord pour la paix sur la péninsule, a ajouté le ministre des Sports. Séoul et Pyongyang accueilleraient les Jeux ensemble. »
Sans présager de la suite du projet, encore très incertaine à ce stade, l’annonce de la Corée du Sud sonne comme une aubaine pour le CIO. Primo, elle confirme une nouvelle fois que les Jeux attirent encore la terre entière, au moins dans leur version estivale. Une candidature de la Corée unifiée aux Jeux d’été en 2032 donnerait un lustre certain à une campagne où devraient également se joindre l’Inde, l’Australie, l’Indonésie, l’Allemagne, voire la Russie et la Chine.
Deuxio, la volonté de Séoul d’utiliser le terrain olympique dans ses efforts de paix avec le voisin nord-coréen redonne aux Jeux une dimension géopolitique, voire diplomatique, dont l’événement a souvent su profiter pour élargir son horizon. A Lausanne, on se frotte les mains.