Mais combien seront-ils ? Peu, sans doute. Après Sion et Graz, une troisième ville s’apprête à retirer sa candidature aux Jeux d’hiver 2026. Surprise : elle n’est pas européenne, mais asiatique.
Selon l’agence Kyodo News, Sapporo a pris la décision de jeter l’éponge. Le maire adjoint de la ville japonaise, Takatoshi Machida, doit en informer personnellement Thomas Bach, lundi 17 septembre, à l’occasion d’un entretien privé au siège du CIO à Lausanne. Tsunekazu Takeda, le président du comité olympique japonais (JOC), sera également présent.
Engagés très tôt dans la course aux Jeux d’hiver en 2026, les Japonais de Sapporo avaient mené jusque-là une campagne étrange. Dans un premier temps, ils avaient suggéré que leur candidature était plutôt à considérer comme une option de secours, dans l’éventualité où les autres dossiers, surtout ceux portés par l’Europe, ne verraient pas la ligne d’arrivée.
Puis, surprise, ils avaient laissé entendre que leur projet serait finalement plus adapté à l’édition suivante des Jeux d’hiver, prévue en 2030.
A Lausanne, lundi 17 septembre, Takatoshi Machida devrait plus ou moins tenir ce discours dans le bureau de Thomas Bach. A en croire Kyodo News, il expliquera au dirigeant allemand que l’échéance 2026 s’avère finalement trop proche pour Sapporo. La ville japonaise projette d’étendre la ligne de train à grande vitesse, l’Hokkaido Shinkansen, pour améliorer son réseau de transports. Le projet ne sera pas finalisé en 2026. En accélérant le mouvement, il pourrait l’être à l’horizon 2030.
Autre raison de la décision de retrait : le récent tremblement de terre qui a secoué l’île d’Hokkaido. Le séisme, d’une magnitude de 6.7, a frappé Sapporo et ses environs le 6 septembre dernier. Il a provoqué la mort de 41 personnes. Ses dommages sont très importants. Le maire adjoint de la ville l’expliquera à Thomas Bach, ajoutant que cette catastrophe naturelle avait seulement précipité une décision déjà quasi inéluctable.
Sapporo hors course, la campagne pour les Jeux d’hiver en 2026 s’annonce plus incertaine que jamais. Sur les sept villes annoncées au départ, trois ont déjà rejoint les stands : Sion en Suisse, Graz en Autriche, et maintenant Sapporo au Japon. Il en reste quatre : Calgary au Canada, Stockholm en Suède, Erzurum en Turquie, plus un trio italien inédit formé de Milan, Turin et Cortina d’Ampezzo.
Avec quatre postulants, la course en compte encore deux de plus que pour l’édition 2022, où Pékin et Almaty s’étaient disputées la victoire. Mais combien seront-ils en septembre 2019, au moment où la session du CIO devra se décider pour l’attribution de l’événement ?
A Calgary, la population doit se prononcer par référendum, le 13 novembre, sur la poursuite du projet. Par les temps qui courent, interroger formellement les habitants se révèle la pire chose à faire pour une équipe de candidature. Le résultat est inexorablement négatif.
A Stockholm, le projet olympique doit encore obtenir le feu vert et les garanties des forces politiques. Pas gagné d’avance.
En Italie, il faudra des trésors de diplomatie et de sens politique à Giovanni Malago, le président du comité olympique (CONI), et Giancarlo Giorgetti, le secrétaire d’Etat aux Sports, pour mettre d’accord les maires de Milan, Turin et Cortina d’Ampezzo autour d’un projet désormais national. Bon courage.
Reste le cas Erzurum. La ville turque mène une campagne très discrète, voire fantomatique. Une stratégie qui n’est finalement pas la moins pertinente, surtout dans le contexte actuel où les rivaux se retirent les uns après les autres. Mais on imagine mal le CIO se frotter les mains à l’idée d’attribuer les Jeux d’hiver à un pays de plus en plus isolé du reste du monde par la politique de son leader, Recep Tayyip Erdoğan. Et de les confier à une ville, Erzurum, située géographiquement non loin de la Syrie et de l’Irak.