Candidatures

Déclarée morte, la candidature italienne bouge encore

— Publié le 20 septembre 2018

La situation était déjà incertaine en Italie pour la candidature aux Jeux d’hiver 2026. Elle est en train de devenir très confuse.

Mardi 18 septembre, Turin a mis les pouces et effacé son nom d’un trio formé avec Milan et Cortina d’Ampezzo. Dans la foulée, le gouvernement italien a annoncé retirer son soutien au projet, estimant que la candidature était désormais « morte ». Clap de fin ? Pas sûr.

A en croire les dernières infos en provenance de Suisse et d’Italie, le projet respire encore. Diana Bianchedi, la double championne olympique de fleuret par équipe (1992 et 2000), coordinatrice de la candidature italienne, a fait le voyage vers Lausanne, mercredi 19 septembre. Elle était accompagnée de représentants de la Lombardie (Milan) et de la Vénétie (Cortina d’Ampezzo). Au CIO, la délégation italienne a assuré ses interlocuteurs que la candidature était toujours d’actualité.

Admettons. Mais laquelle ? Luca Zaia, le président de la Vénétie, l’a répété comme un refrain : pas question d’abandonner la course en chemin. « A ce stade, il est impensable de tout jeter, explique-t-il. Nous devons sauver notre dossier. Pour cela, nous sommes prêts à relever le challenge à deux, avec Milan et la Lombardie. »

Dans une telle hypothèse, la candidature ne serait plus nationale, comme le souhaitait le gouvernement italien. Giuseppe Sala, le maire de Milan, l’a confié à La Repubblica : « Elle prendrait le nom de Milan-Cortina 2026. » Selon lui, les élus de Cortina d’Ampezzo seraient d’accord sur un tel habillage. « Il ne s’agit pas d’arrogance de notre part, mais avoir Milan en première place est bon pour tout le monde », a suggéré Giuseppe Sala.

Seul ennui, mais de taille : le gouvernement italien n’en veut pas. Surtout, nuance importante, il ne veut pas lui apporter son soutien, notamment financier. Giancarlo Giorgetti, le secrétaire d’Etat aux Sports, a répété son hostilité à voir le trio réduit à seulement deux têtes. Il a prévenu : « Nous ne soutiendrons pas une telle candidature. La Lombardie et la Vénétie devront aller chercher des fonds privés. »

La confusion ne s’arrête pas là. Au sein même du gouvernement, les avis s’opposent. Matteo Salvini, le ministre de l’Intérieur, et vice-président du Conseil, semble continuer à croire à une candidature aux Jeux d’hiver. « Nous allons travailler tous ensemble pour trouver une solution commune, a-t-il confié mercredi 19 septembre. Nous ferons tout ce qui est dans le domaine du possible pour recevoir les Jeux d’hiver en Italie. »

Giovanni Malago, de son côté, continue à croire à l’impossible et à défendre son idée d’un triptyque de villes candidates. « Il nous reste encore du temps, j’espère que le bon sens finira par prévaloir », a expliqué à la RAI le président du comité olympique italien (CONI). Il n’en démord pas : il croit aux chances d’un ticket Milan-Cortina, mais il laisse la porte ouverte à un retour de Turin dans le train des Jeux.