L’optimisme est de retour dans le sport russe. Et, avec lui, l’envie de passer à l’offensive. Suspendue depuis novembre 2015, la Fédération russe d’athlétisme semble déterminée à prendre son sort en mains. Elle a déposé un appel devant le Tribunal arbitral du sport pour faire annuler sa suspension par l’IAAF.
Le timing ne doit rien au hasard. Remise en selle par la décision de l’AMA, pour le moins controversée, d’ouvrir la porte à une levée de ses sanctions, la Russie veut accélérer son retour en grâce.
Sa fédération d’athlétisme (Rusaf) veut faire annuler par le TAS la feuille qui lui est imposée par l’IAAF. Elle prévoit deux conditions à la levée de sa suspension : une reconnaissance officielle des rapports McLaren et Oswald sur le dopage d’Etat dans le sport russe, et l’accès aux données du laboratoire antidopage de Moscou.
« De notre point de vue, l’absence de fondement de ces critères et leur présence sur la feuille de route sont illégitimes, car ils ne relèvent pas des compétences de la Rusaf », explique le président de la Fédération russe d’athlétisme, Dmitry Shlyakhtin, dans un communiqué publié mercredi 26 septembre.
Selon le dirigeant russe, la Rusaf a attendu le délai de deux mois auquel elle avait droit pour faire appel. Elle espérait, a-t-il précisé, « une sorte de réaction de l’IAAF, qui n’est pas venue. »
Plus question d’attendre, donc. L’athlétisme russe prend les devants. Il s’en remet au TAS, sans laisser à l’IAAF le temps de débattre une nouvelle fois de son sort, à l’occasion de la prochaine réunion de son Conseil, prévue au début du mois de décembre.
Curieusement, le TAS a expliqué à l’AFP ne pas avoir encore reçu l’appel de la Fédération russe d’athlétisme. En revanche, l’IAAF a confirmé à AP l’existence d’une lettre officielle, signée par Dmitry Shlyakhtin, demandant à l’équipe russe d’athlétisme d’être réintégrée « le plus rapidement possible. » Dans son courrier, publié par le Times, le dirigeant souligne que les critères imposés à la Russie étant identiques de la part de l’AMA et de l’IAAF, il n’existe plus de raison de maintenir la feuille de route.
Réaction de l’IAAF via un communiqué : « L’IAAF a été claire sur ses demandes depuis le début, et le processus a été suivi par une équipe de travail indépendante. Nous maintenons notre décision et sommes parfaitement à l’aise avec notre démarche juridique. Nous mettrons les ressources nécessaires pour relever tous les défis qu’impose le maintien de la suspension de la Rusaf, que ce soit au TAS ou ailleurs. La seule façon pour la Rusaf de voir sa suspension être levée est de satisfaire les exigences imposées par le conseil de l’IAAF. »
La parole est désormais aux experts du Tribunal arbitral du sport.