Les Japonais ne connaissent pas le sens du mot mesure. A un peu moins de deux ans de l’événement, le programme de marketing des Jeux de Tokyo 2020 grimpe à des altitudes encore jamais approchées dans l’univers olympique. Il rassemble, à ce jour, le nombre de 53 partenaires et supporteurs officiels. Dans le même temps, les efforts déployés par les organisateurs pour tailler dans le gras de leur budget produisent des résultats à peine imaginables.
Lundi 8 octobre, au premier jour de la 133ème session du CIO à Buenos Aires, le directeur général de Tokyo 2020, Toshiro Muto, a été invité à monter à la tribune, pour présenter un « rapport à date » de la préparation de l’événement olympique. Le Japonais n’a pas levé le ton. Il n’en a pas l’habitude. Mais ses propos, surtout ses chiffres, ont réveillé même les plus assoupis.
« Nous avons été capables d’économiser encore 2,1 milliards de dollars », a expliqué posément Toshiro Muto, face à une assistance chez qui l’expression « réduction des coûts » suffit souvent à donner le sourire. Puis le Japonais a poursuivi: « Nous en sommes ainsi à un total de 4,3 milliards de dollars d’économies. Mais nous allons faire mieux. L’Agenda 2020 et la Nouvelle norme vont nous permettre, alors que nous entrons dans la phase de préparation détaillée, de réduire encore nos dépenses. »
Les chiffres laissent perplexes. A en croire Toshiro Muto, les organisateurs japonais auraient rogné plus de 4 milliards de dollars sur leur budget, au cours des deux dernières années. Ils auraient gagné la valeur du budget annoncé de la candidature de Calgary aux Jeux d’hiver 2026 (5,23 milliards de dollars canadiens, soit 4,03 milliards de dollars américains). Bluffant.
Au dernier pointage, le coût des Jeux de Tokyo 2020 se monte à 12,6 milliards de dollars, dont un peu moins de la moitié (5,6 milliards) pour la préparation proprement dite de l’événement olympique. Il s’inscrit désormais dans la normalité, après une flambée inflationniste (30 milliards de dollars) qui avait plongé la gouverneure de la capitale, Yuriko Koike, dans le doute et l’angoisse.
Le miracle ? Une succession de mesures prises par les Japonais en accord avec le CIO. « Les constructions ont été revues à la baisse, les périodes de location diminuées et le programme de tests pré-olympiques allégé, a détaillé le directeur général du comité d’organisation. Nous avons aussi gagné de l’argent sur les dépenses en énergie, électricité, télécommunications, travaux… Tout a été renégocié et les détails réajustés. »
Spectaculaire. Mais la chute n’est sans doute pas terminée. Toshiro Muto l’a annoncé sans l’ombre d’un conditionnel : la cure d’amaigrissement va se poursuivre. John Coates, le président de la commission de coordination des Jeux de Tokyo 2020, veut bien le jurer sur la Bible : l’événement ne perdra pas d’argent. « Nous finirons à l’équilibre, voire avec un surplus », a-t-il assuré lundi 8 octobre.