La candidature de Calgary pour les Jeux d’hiver 2026 passera-t-elle la semaine ? Pas sûr. A en croire les médias canadiens, elle pourrait même disparaître dans les oubliettes de l’histoire avant même la fin de ce lundi 29 octobre.
En cause, l’argent. Encore et toujours l’argent. A un peu plus de deux semaines du référendum sur le projet olympique, prévu mardi 13 novembre, les relations entre Calgary et l’Alberta d’un côté, et le gouvernement fédéral de Justin Trudeau de l’autre, se sont tendues brutalement depuis la fin de la semaine passée. Au point de risquer de céder pour de bon.
Naheed Nenshi, le maire de Calgary (photo ci-dessus, à gauche, avec Justin Trudeau) a écrit au Premier ministre canadien. Dans son courrier, il menace de retirer la candidature aux Jeux d’hiver en 2026 si le gouvernement fédéral ne fait pas un effort quant à sa contribution au budget des Jeux.
« Si nous ne pouvons pas en venir à une entente mutuelle d’ici lundi (29 octobre), je n’aurai d’autre choix que de déposer une requête au conseil municipal pour annuler le plébiscite et retirer la candidature, un événement que personne ne souhaite », a écrit Naheed Nenshi dans un courrier également adressé à la Première ministre de l’Alberta, Rachel Notley. Le Calgary Herald en a obtenu copie.
La raison ? Vendredi dernier, une information relayée par les médias annonçait que le gouvernement fédéral verserait dans les caisses la somme de 1,75 milliard de dollars canadiens (1,17 milliard d’euros). Au premier regard, plutôt une bonne nouvelle. Les dernières prévisions laissaient plutôt entendre une participation à hauteur de 1,5 milliard de dollars.
Mais le gouvernement fédéral a accompagné son geste de deux conditions. La première se veut prudente : Ottawa précise que sa contribution s’entend en dollars canadiens au cours de l’année 2026. Une façon de se prémunir d’un risque d’inflation qui ferait gonfler les coûts. La seconde condition est plus ambiguë : elle exige que la ville de Calgary et l’état de l’Alberta s’entendent pour une participation financière égale à celle du gouvernement fédéral.
Le gouvernement de l’Alberta a déjà annoncé son intention de financer le projet olympique à hauteur de 700 millions de dollars canadiens, sans mettre un sou de plus. La ville de Calgary, de son côté, attendait d’en connaître un peu plus sur les intentions de Justin Tradeau avant d’abattre ses cartes. Mais Naheed Nenshi, le maire, et son conseil municipal, ne semblent pas prêts à aller plus haut que 4 à 500 millions de dollars. A eux deux, l’Alberta et Calgary en seraient donc à un maximum de 1,2 milliard. Le calcul est aisé : il manquerait 550 millions de dollars canadiens pour égaler la contribution fédérale et répondre à la condition posée par le gouvernement canadien.
Le ministre des Finances de l’Alberta, Joe Ceci, est monté au créneau. « Vendredi, nous avons découvert que le gouvernement a décidé de changer les poteaux de place au quatrième quart, et qu’il négocie à travers les médias, a-t-il expliqué. Si le fédéral replace les poteaux à leur place, nous serons heureux de continuer à discuter. On ne commencera pas à jouer le jeu des tactiques de mauvaise foi. »
A l’évidence, le gouvernement fédéral est déterminé à engager avec Calgary et l’Alberta une partie de bras de fer. Il ne veut pas des Jeux d’hiver, peu compatibles à ses yeux avec l’organisation de la Coupe du monde de football en 2026, déjà attribuée par la FIFA aux Etats-Unis, au Canada et au Mexique. Mais il ne veut pas apparaître comme le responsable d’un retrait du projet.
Naheed Nenshi mettra-t-il sa menace à exécution ? Réponse dans les prochaines heures.