Journée chargée, jeudi 8 novembre, pour Paris 2024. Au programme, la dernière assemblée générale du comité de candidature (il était temps), suivie d’un conseil d’administration du comité d’organisation. En prime, non attendues mais toujours les bienvenues, quelques nouvelles du futur centre aquatique des Jeux, l’une des rares constructions du dispositif olympique.
La candidature, d’abord. Elle a été officiellement rangée dans l’armoire aux souvenirs, jeudi 8 novembre, avec la dissolution de son comité. Quatorze mois presque jour pour jour après le vote du CIO à Lima pour la double attribution des Jeux en 2024 et 2028, le dossier est refermé.
Bonne nouvelle: Bernard Lapasset et Tony Estanguet, les deux présidents de la candidature, ne laissent pas la moindre ardoise. Leur équipe disposait d’un budget de 60 millions d’euros. Elle en a dépensé un peu moins de 54 millions. Résultat : un excédent de 6,7 millions d’euros au moment de la clôture des comptes.
En ces temps difficiles pour l’idéal olympique, où le moindre surcoût est observé comme une menace pour la survie de l’espèce, Paris 2024 a joué les bons élèves. Le CIO appréciera. La France également. L’enveloppe de 6,7 millions d’euros sera partagée, en parts égales, entre les membres fondateurs du comité de candidature ayant contribué à son financement : l’État, la ville de Paris, la région Île-de-France et le CNOSF. Cool.
Le présent, maintenant. Le COJO Paris 2024 a tenu un conseil d’administration, au stade Jean-Bouin, site des épreuves olympiques de rugby 7. Une première : la présence de Roxana Maracineanu, la nouvelle ministre des Sports. Elle a pris place sur la chaise laissée libre par Laura Flessel.
Pour le reste, la réunion a pris une direction très footballistique. Tony Estanguet avait invité Noël Le Graët, président de la Fédération française de football (FFF), Florence Hardouin, la directrice générale, et Didier Deschamps, sélectionneur national et faiseur de miracles. Les deux premiers ont fait la route vers le stade Jean-Bouin. Le troisième, retenu par la présentation à la presse de l’équipe de France pour ses deux prochaines rencontres, s’est exprimé par vidéo. Les uns et les autres ont présenté « quelques clés pour tirer le meilleur parti d’un collectif. » Sympa.
Le conseil d’administration a accueilli deux nouveaux membres, tous deux issus de la société civile. Michel Cymes, l’ancien médecin et chirurgien devenu animateur de télévision, et Eric Pliez, moins connu mais aux états de service long comme le bras : directeur général de l’association Aurore, président du Samu social de Paris, président de l’association parisienne « Les Canaux », qui soutient les acteurs de l’économie sociale et solidaire.
Avec ces deux nouvelles recrues, le conseil d’administration du COJO Paris 2024 compte désormais 44 membres. Le temps de parole s’annonce disputé autour de la table.
L’avenir, enfin. La nouvelle du jour concerne le futur centre aquatique. A en croire la Métropole du Grand Paris (MGP), maître d’ouvrage du site olympique, sa livraison se fera plus tard que prévu. Elle était annoncée pour le deuxième semestre 2023, elle sera fera au mois d’avril 2024.
Fâcheux ? Même pas. La MGP avoue se « réjouir que le calendrier se desserre. » Patrick Ollier, son président, assure être en « meilleure posture pour négocier le contrat final et avoir une meilleure maîtrise sur les coûts. »
Même satisfecit du côté du COJO Paris 2024. « Le plus important est qu’on soit prêt le 1er avril 2024 pour le test event », a précisé à l’AFP un porte-parole. Avant de poursuivre : « Un ouvrage prêt trop tôt, tout bêtement cela a aussi un coût. » Sûrement. Mais le contraire l’est sans doute encore plus. Partout ailleurs, les retards font craindre le pire. Avec Paris 2024, ils sont accueillis comme des bonnes nouvelles.
Dans le détail, les candidats à la conception, la construction et l’exploitation après les Jeux du centre olympique aquatique doivent déposer leur dossier au plus tard ce vendredi 9 novembre. La Métropole du Grand Paris retiendra trois offres d’ici la fin du mois. Elle négociera ensuite jusqu’à l’été prochain, pour une signature de contrat prévue à la fin de l’année 2019.
A ce stade du projet, c’est à dire longtemps avant le premier coup de pioche, la MGP prévoit un coût de 86,8 millions d’euros pour le centre aquatique et une passerelle au-dessus de l’autoroute, permettant de rejoindre le Stade de France.
Présenté comme la réalisation la plus ambitieuse du dispositif olympique, le centre olympique aquatique a déjà fait des vagues. Sa configuration a été maintes fois revue. Son budget également. Le résultat final s’affiche comme un subtil compromis. Il privilégie l’héritage.
Selon les chiffres du COJO Paris 2024, la Seine-Saint-Denis figure au 103ème rang des départements français (sur 105) en termes d’équipements sportifs. A l’âge de 11 ans, un enfant sur deux ne sait pas encore nager. La Seine-Saint-Denis recense actuellement 36 piscines, soit 79 bassins, pour une population de 1,5 million d’habitants.
Après les Jeux de Paris 2024, le département francilien en comptera d’un coup 9 nouveaux : 2 bassins au centre olympique aquatique, 3 autres sur des terrains à déterminer au cours des deux prochaines années, et enfin 4 sur les commune respectives de Marville, Aubervilliers, Aulnay-sous-Bois et Noisy-le-Sec.