Sale affaire en Corée du Sud. Neuf mois après les Jeux d’hiver de PyeongChang, l’une des plus belles histoires de la quinzaine olympique, la médaille d’argent de l’équipe féminine de curling, révèle aujourd’hui des lendemains moins glorieux.
Selon les médias nationaux, les cinq joueuses de la « Garlic Team » accusent leurs entraîneurs d’exploitation et d’abus verbaux. Elles se disent « malheureuses et dans une situation désespérée. » Elles montrent du doigt l’ancien vice-président de la Fédération coréenne de curling (KCF), Kim Kyung-doo, coupable à leurs yeux de les avoir soumises « à des abus verbaux innombrables. »
Selon les cinq jeunes femmes, originaires du même village d’Uiseong, connu dans le pays pour sa culture de l’ail, la capitaine Kim Eung-jung a été mise à l’écart après son mariage et l’annonce de sa décision d’avoir un bébé. « Les droits humains des sportifs sont violés », ont-elles écrit dans une lettre au comité olympique sud-coréen (KSOC).
Autre grief : les entraîneurs auraient conservé l’argent gagné dans plusieurs compétitions internationales, pour un total de quelques dizaines de milliers de dollars. Les joueuses se disent victimes d’une lutte de pouvoir au sein de la Fédération coréenne de curling. Enfin, elles assurent avoir été empêchées par les entraîneurs de participer aux compétitions nationales, une manœuvre destinée à les écarter de l’équipe nationale et, par extension, à les priver d’un financement fédéral.
En Corée du Sud, l’affaire fait grand bruit. Les cinq joueuses ont répondu à une interview sur la chaîne nationale SBS. « Nous sommes au point mort depuis les Jeux d’hiver et nous sommes malheureuses », ont-elles reconnu.
Le ministère sud-coréen des Sports a ouvert une enquête.