La messe est dite. Elle est triste. Invités à se prononcer sur la candidature de leur ville aux Jeux d’hiver en 2026, les habitants de Calgary ont voté non, mardi 13 novembre. Le référendum a largement tourné à l’avantage des opposants au projet olympique. Le dossier canadien rejoint dans la malle aux souvenirs la liste fournie des candidatures abandonnées en cours de campagne.
Le scrutin s’annonçait serré. Il ne l’a pas vraiment été. Son résultat ne laisse aucune place au doute. Il se révèle même étonnamment proche du dernier sondage publié avant le référendum. A 22 heures tapantes en heure locale, mardi, les autorités municipales ont dévoilé les chiffres. Sur un total de 304.774 bulletins recensés, le non aux Jeux d’hiver a recueilli 171.750 voix, soit 56,4% des suffrages. Le oui en a comptabilisé 132 832, soit 43,6%. L’écart entre les deux camps dépasse les 10%. Tout est dit.
Le résultat du référendum ne constitue pas une surprise. Le non a toujours semblé dominer parmi l’opinion publique. Il s’est même révélé en position de force au sein du conseil municipal. Le mois dernier, les élus locaux étaient invités à se prononcer par vote sur la survie de la candidature. Ils ont été huit à s’opposer à la poursuite du projet, contre seulement sept conseillers favorables aux Jeux d’hiver. Mais le vote exigeait une majorité des deux tiers, soit dix voix, pour envoyer le dossier de candidature aux orties.
A peine les résultats connus, les porteurs du projet se sont fendus d’un communiqué, où ils expliquent « réfléchir aux précieuses leçons à tirer pour l’avenir », et « remercier tous les partisans. »
Scott Hutchenson, le président du comité de candidature, a commenté ainsi l’échec du projet olympique : « Je crois sincèrement que c’était notre meilleure chance de réunir notre collectivité autour d’une nouvelle vision d’espoir, d’une confiance renouvelée et d’un héritage prolongé, le tout inspiré par les meilleurs athlètes en sports d’hiver au monde. »
Même son de cloche, mais un tantinet moins amer, chez Mary Moran, le directrice générale de Calgary 2026 : « Nous pouvons ensemble mobiliser toute l’énergie qui a été investie lors des discussions sur la candidature de Calgary 2026 afin de l’utiliser pour avoir une discussion franche et solide sur l’avenir de notre ville, notre économie, la création d’emplois et la poursuite d’une nouvelle vision commune pour réussir. »
Tricia Smith, la présidente du comité olympique canadien (COC), n’a pas non plus attendu pour exprimer sa déception. Dès 22 heures au Canada, elle a expliqué via un communiqué : « Nous remercions la Société de candidature de Calgary 2026 et les nombreux leaders fédéraux, provinciaux, locaux et des communautés autochtones qui ont diligemment participé à cet effort. Nous applaudissons et remercions les athlètes, les bénévoles et notre personnel dont la passion a été clairement démontrée par leurs innombrables heures de dévouement à rendre possible la tenue des Jeux à Calgary. Plus que tous, nous remercions les gens de Calgary et de Canmore qui ont appuyé cet effort pour faire des Jeux de 2026 une réalité dans leur région et dans leur pays. »
La candidature de Calgary pour les Jeux d’hiver 2026 s’écrit désormais au passé. Naheed Nenshi, le maire de la ville de l’Alberta, n’imagine aucune autre issue que l’abandon immédiat du projet. A la question : « La candidature est-elle morte ? », il a répondu dès mardi soir sans une hésitation : « Oui, la réponse est très claire. »
Signe d’un mal profond : la candidature de Calgary 2026 est la première du genre au Canada à être rejetée par un scrutin populaire.
A un peu plus de sept mois du vote du CIO, prévu le 23 juin 2019 à Lausanne, la course aux Jeux d’hiver 2026 se résume désormais à deux dossiers. L’un est porté par les Suédois de Stockholm. Il se révèle très séduisant, mais peine à obtenir les garanties des autorités locales et nationales. L’autre est présenté par les Italiens de Milan et Cortina d’Ampezzo. Thomas Bach l’a adoubé la semaine passée lors de sa visite à Rome, mais le projet n’obtiendra pas un sou du gouvernement italien.
En septembre 2017, à l’ouverture de la nouvelle phase dite de dialogue, le CIO avait enregistré la présence sur la ligne de départ de sept candidatures. A ce jour, cinq d’entre elles ont quitté la course.