On avance, on avance, à l’Agence mondiale antidopage (AMA) sur la question du sport russe et de sa réintégration. Réuni à Bakou, en Azerbaïdjan, le comité exécutif de l’organisation a coché jeudi 15 novembre une nouvelle case sur son tableau de marche. Elle est annoncée décisive.
Craig Reedie, le président de l’AMA, l’a annoncé lui-même, non sans une pointe de fierté : une délégation de l’Agence se rendra à Moscou le 28 novembre 2018. Elle aura accès au laboratoire de contrôles de la capitale russe. Enfin. Et pour de vrai.
« Une délégation de l’AMA se rendra au laboratoire de Moscou le 28 novembre, avec de bons espoirs que l’équipe technique pourra terminer le travail dans les jours suivants », a annoncé le dirigeant britannique.
Commentaire de Iouri Ganous, le directeur de l’agence russe antidopage (Rusada), cité par l’agence TASS : « Je sais que littéralement quelques heures avant la réunion du Conseil de fondation, des officiels russes ont contacté l’AMA. »
La fin prochaine du feuilleton ? Peut-être. Pas sûr. Olivier Niggli, le directeur de l’AMA, l’a expliqué à l’AFP : « Ca me rend optimiste, mais d’un optimisme prudent. Si la volonté politique est là, c’est tout à fait réalisable. Je serai totalement optimiste quand j’aurai la date de la 2e mission. »
A l’évidence, la Russie veut démontrer sa bonne volonté. Mais elle n’a plus vraiment d’autre choix. La Fédération internationale d’athlétisme (IAAF) doit débattre le 4 décembre à Monaco du sort de l’athlétisme russe, suspendu depuis trois ans. L’AMA, de son côté, a donné jusqu’au 31 décembre à Moscou pour lui remettre les données de son laboratoire antidopage, sous peine de nouvelles sanctions.
A Bakou, jeudi 15 novembre, le comité exécutif de l’AMA n’a pas chômé. Ses 38 membres n’ont pas seulement parlé russe. Ils ont aussi adopté sans l’amender un train de mesures destiné à assurer à l’organisation internationale une plus franche indépendance par rapport au CIO et aux gouvernements.
A partir de l’année 2022, le principe d’une présidence tournante entre le mouvement olympique et les Etats sera abandonné. Il laissera place à la règle d’un président et d’un vice-président indépendants.
Autre décision : l’entrée à partir de l’année 2020 de deux membres indépendants au comité exécutif. Ils se rajouteront aux représentants des gouvernements et du mouvement olympique. Enfin, il a été décidé de limiter à trois le nombre de mandats pour les membres de la direction et des principaux comités.
Dans le même temps, le comité exécutif de l’AMA a approuvé le budget pour l’année 2019. Il s’élève à 34,6 millions de dollars, en hausse de 8% par rapport à l’exercice actuel. Il a également validé l’arrivée au comité exécutif du Belge Ingmar De Vos, le président de la Fédération équestre internationale, par ailleurs membre du CIO. Il remplace le Suisse Patrick Baumann, décédé en octobre dernier.