Semaine décisive pour la candidature de Stockholm aux Jeux d’hiver 2026. Les porteurs du projet doivent rencontrer les élus locaux pour tenter de les convaincre de s’associer à l’aventure. Avant cela, ils ont dévoilé dans la capitale suédoise une longue liste d’ambassadeurs sportifs de Stockholm 2026.
Les Suédois ont ratissé large. Mais le résultat se révèle à la hauteur de l’événement olympique. La liste présentée mardi 20 novembre compte 22 noms, tous olympiens ou paralympiens. Elle sera encore enrichie dans les semaines à venir.
Pour l’essentiel, ils appartiennent aux sports d’hiver. Mais les porteurs du projet ne se sont pas interdits d’aller recruter ailleurs. La colonie d’ambassadeurs recense également la nageuse Therese Alshammar, triple médaillée olympique, l’ancienne reine des épreuves combinées Carolina Klüft, ou encore l’ex sauteur en hauteur Stefan Holm, par ailleurs membre du CIO.
A en croire le décompte effectué par le comité de candidature, ces 21 ambassadeurs représentent le nombre cumulé de plus 60 médailles olympiques ou paralympiques, dont 26 en or. En tête de liste, la fondeuse Charlotte Kalla, neuf fois médaillée aux Jeux d’hiver, dont trois fois en or. « Les Jeux d’hiver constituent vraiment un événement à part, pendant lesquels j’ai toujours eu le sentiment que le comité olympique suédois était à mes côtés depuis des années, a-t-elle expliqué. Le soutien que les athlètes obtiennent pendant les Jeux, je ne l’ai jamais rencontré ailleurs pendant ma carrière. »
La Suède a organisé les Jeux à une seule reprise, depuis la création du mouvement olympique. A Stockholm, en 1912, pour la version estivale. Elle est aujourd’hui le pays le plus médaillé aux Jeux d’hiver n’ayant encore jamais accueilli l’événement.
Avec le retrait de Calgary, le paysage s’est éclairci. Deux dossiers restent en lice : Stockholm et Milan-Cortina d’Ampezzo. L’Europe est seule en course. Dans un cas comme dans l’autre, les Jeux retourneront en un lieu traditionnel des disciplines de neige et de glace. Le CIO appréciera.
A plus de six mois du vote, prévu à la fin du mois de juin 2019 à Lausanne, les Italiens ont sans doute accompli le plus difficile. Ils ont obtenu un soutien du gouvernement. Il n’était pas indispensable, Thomas Bach ayant assuré au terme d’une visite à Rome que la richesse et la santé des deux régions impliquées, la Lombardie et la Vénétie, permettaient de s’en passer. Il n’empêche, le « coup de pouce » promis la semaine passée par le ministre italien de l’Intérieur, Matteo Salvini, est toujours bon à prendre.
Les Suédois ne peuvent pas en dire autant. A ce stade de la course, il leur manque encore une pièce. Elle est politique. La coalition de centre-droit aux commandes du conseil municipal de Stockholm, depuis les élections du mois de septembre dernier, rechigne à s’engager derrière un projet qu’elle soupçonne plus coûteux que les promesses du comité de candidature.
Certes, le CIO se dit prêt à valider la proposition de Stockholm sans un soutien écrit des autorités. Avec deux candidats encore en vie, il ne peut plus se permettre de rester droit dans ses bottes et exiger une copie parfaite.
Sa position est d’autant plus légitime que le projet suédois se révèle un modèle du genre. Il ne prévoit aucune construction nouvelle. Il serait financé à 90% par des fonds privés, les dépenses publiques concernant seulement la sécurité des Jeux.
Le dispositif suédois prévoit des épreuves à Stockholm, Are et Falun. Il imagine délocaliser les compétitions de bobsleigh, luge et skeleton sur la piste de Sigulda, en Lettonie.
Avec un tel modèle, Stockholm 2026 pourrait se passer d’un soutien des autorités. Mais dans une course à deux, cette pièce manquante pourrait le desservir au moment du vote de la session du CIO.
L’impressionnante galerie de champions rassemblés autour de la candidature fera-t-elle pencher les élus dans le camp du projet ? La réunion prévue cette semaine pourrait apporter une réponse. Positive, elle remettrait les deux postulants sur la même ligne.