Le billard rêve d’une destinée olympique et il le fait savoir. Son institution internationale, la WCBS, s’est appuyée sur la Fédération française (FFB) pour séduire le COJO Paris 2024, avec l’espoir que la discipline soit choisie comme sport additionnel. La campagne de candidature a été lancée. Une structure est dédiée à cette ambition. Une pétition appelle les internautes du monde entier à se mobiliser et rejoindre le mouvement.
Quels sont les atouts du billard pour rejoindre la famille olympique aux Jeux de Paris 2024 ? Que propose-t-il ? Avec quels moyens ? Les réponses de Jean-Pierre Guiraud, le coordonnateur du projet « Billard 2024 ».
FrancsJeux : Pourquoi le billard ambitionne-t-il d’être choisi comme sport additionnel aux Jeux de Paris 2024 ?
Jean-Pierre Guiraud : Le billard n’en est pas à sa première campagne olympique. Il est reconnu par le CIO depuis 1998. Nous avions tenté notre chance pour les Jeux de Tokyo 2020, mais notre dossier n’était pas abouti et nous ne sommes pas allés très loin. A l’époque, le snooker était miné par une guerre entre le monde amateur et le secteur professionnel. Aujourd’hui, le conflit est réglé. Nos trois disciplines, le billard français, américain et le snooker, sont unies. En septembre 2017, la décision du CIO d’attribuer à Paris les Jeux en 2024, a résonné pour nous comme une nouvelle opportunité. Nous voulons être présent à ces Jeux en France.
Quels sont les atouts du billard face à la concurrence ?
L’universalité. Actuellement, 135 pays dans le monde possèdent une fédération. En comptant toutes les disciplines, le billard recense 266 organisations nationales. Il est accessible à tous : hommes, femmes, jeunes et moins jeunes. Au plus haut niveau, il se révèle très technique, spectaculaire et d’une grande précision. Enfin, le billard est inscrit dans le patrimoine français : sa pratique remonte au 15ème siècle. Louis XIV jouait au billard au Château de Versailles.
Mais le billard est-il vraiment un sport ?
Pour nous, la question ne se pose plus. Le CIO nous a reconnu depuis 20 ans. Ce débat n’a plus de raison d’être. Si le billard n’est pas un sport, le tir peut-il revendiquer ce statut ?
Parmi vos différentes disciplines, laquelle avez-vous choisi pour candidater aux Jeux de Paris 2024 ?
Les trois. Notre candidature englobe le billard français, le snooker et le billard américain. Nous proposons une compétition disputée par équipe, avec trois joueurs par pays, chacun issu de l’une de nos disciplines. Un tournoi masculin, un autre féminin. Vingt-quatre joueurs pour chacun des deux tournois, soit un total de 48 engagés. Le billard n’exige aucun coût supplémentaire en termes d’équipements. Nous avons déjà évoqué avec la Fédération française de tennis de table la possibilité d’utiliser leur site, au parc des expositions de la Porte de Versailles, après leurs compétitions. Il s’agit d’une option, il en existe d’autres.
Le comité d’organisation souhaite choisir des sports additionnels qui puissent s’inscrire dans la vision des Jeux de Paris 2024. Est-ce le cas du billard ?
Le billard a longtemps eu l’image d’un sport de café. Mais elle est aujourd’hui totalement dépassée. Le sport s’est beaucoup rajeuni et féminisé, il est souvent pratiqué au sein de clubs municipaux. En Asie et en Amérique du Nord, notamment, il conserve une dimension de jeu qui contribue à son dynamisme et sa popularité chez la jeune génération.
Comment va s’organiser votre campagne de candidature ?
Elle a officiellement débuté vendredi 30 novembre, avec une présentation à la presse, à la Tour Eiffel, accompagnée d’un spectacle de billard. Elle se poursuivra avec une compétition internationale sur deux jours, les 11 et 12 mars 2019, sur le modèle de la formule que nous proposons pour les Jeux de Paris 2024. Elle se déroulera dans un lieu culturel, l’Orangerie à Roissy-en-France. Les meilleurs joueurs du monde seront présents. Cet événement nous permettra de présenter aux médias et au COJO Paris 2024 ce que pourrait être le billard aux Jeux olympiques. En parallèle, nous avons lancé une pétition. Elle recense déjà plus de 130 pays signataires. Notre campagne s’appuie également sur un site Internet dédié, un clip officiel et une présence massive sur les réseaux sociaux. On va beaucoup parler de billard dans les mois à venir. Les Jeux de Paris 2024, nous voulons vraiment en être.