L’IAAF n’est pas le CIO. A la différence de l’organisation olympique, prompte à lever la suspension de la Russie sitôt les Jeux d’hiver de PyeongChang 2018 terminés, elle maintient ses sanctions. Elle ne cède pas.
Comme pressenti depuis plusieurs jours, le Conseil de la Fédération internationale d’athlétisme a décidé, mardi 4 décembre à Monaco, de laisser la Russie patienter encore quelques mois à la porte du stade. Suspendue depuis novembre 2015, la fédération russe n’aperçoit toujours pas le bout du tunnel.
Mardi 4 décembre, les 27 membres du conseil de l’IAAF ont suivi les recommandations du groupe de travail sur l’évaluation des progrès russes en matière de lutte antidopage. Pour la 9ème fois en trois ans, ils ont voté pour le maintien des sanctions.
La raison ? Toujours la même. L’IAAF réclame des garanties quant à la nouvelle politique antidopage menée en Russie. Elle a posé ses conditions. Elles sont doubles : récupérer les données du laboratoire de Moscou et se faire rembourser les coûts générés par le traitement du scandale de dopage russe.
A ce jour, elle estime ne pas avoir reçu les réponses à toutes ses questions. Rune Andersen, le responsable de la « task force » de l’IAAF sur le dopage en Russie, explique : « L’AIU (Unité d’intégrité de l’athlétisme) doit nous confirmer avoir reçu toutes les données et les échantillons dont elle a besoin avant de réintégrer la Russie. »
Sebastien Coe, le président de l’IAAF, enfonce le clou : « Nous travaillons de près avec l’AMA et d’autres organisations. Mais au final, la décision de savoir si c’est le bon moment pour réintroduire une fédération reste l’affaire du Conseil de l’IAAF. »
Dans les faits, la décision de l’IAAF a peu d’effets sur les meilleurs athlètes russes. Ils restent autorisés, sous certaines conditions, à participer aux compétitions internationales sous couleurs et drapeaux neutres. Ils étaient 72, en août dernier, aux championnats d’Europe à Berlin.
Mais la Russie restera absente en tant que nation aux championnats d’Europe en salle de Glasgow, prévus en mars 2019. L’IAAF ne cède pas. Elle est bien la seule.