La mobilisation n’est pas un mot en l’air au Japon. A moins de 600 jours de l’ouverture des Jeux de Tokyo 2020, l’archipel se prépare à recevoir le monde entier en ouvrant toutes grandes ses portes.
A l’initiative du gouvernement de Shinzo Abe, une opération nationale a été mise sur pied pour inciter les villes et les provinces du pays à accueillir des équipes ou des délégations étrangères. A l’image du programme de marketing, elle affiche des résultats spectaculaires. Tout le monde veut en être.
Le principe n’a rien de très nouveau. Baptisée « Ville d’accueil », l’initiative reprend un concept déjà connu dans l’univers olympique. Mais les Japonais l’ont prise à bras le corps avec un élan national encore jamais observé aux Jeux précédents.
Au dernier pointage, effectué à la fin du mois de novembre 2018 à l’occasion de l’assemblée générale à Tokyo des comités nationaux olympiques (ACNO), pas moins de 341 municipalités japonaises se sont inscrites au programme. Elles représentent la totalité des 47 préfectures de l’archipel, y compris les plus éloignées de la capitale, donc a priori les moins directement concernées par les Jeux de 2020.
A moins de 600 jours de l’ouverture, 107 pays et/ou régions étrangers ont répondu favorablement à l’invitation depuis le lancement de l’opération, au début de l’année 2016. En tête des pays ayant déjà conclu des accords avec des villes japonaises : Taïwan. Un voisin. La Chine de Taipei devance la France, pointée au deuxième rang du classement avec 18 accords déjà finalisés pour l’accueil d’équipes ou l’organisation de stages pré-olympiques.
En parallèle, les autorités japonaises ont initié un programme spécifique, « Arigato », dédié aux préfectures de Fukushima, Iwate et Myagi, frappées par le tsunami et la catastrophe nucléaire en 2011. A ce jour, 19 pays ou régions ont déjà signé des protocoles avec des villes d’accueil du programme « Arigato ».
Dans tous les cas, le principe est plus ou moins le même. Une délégation d’un pays étranger, ou une équipe d’un seul sport, pose ses malles dans une ville japonaise avant l’ouverture des Jeux. Elle peut le faire pour un stage d’acclimatation, ou pour y effectuer sa préparation terminale avant de rejoindre le village des athlètes.
Dans la ville d’accueil, la venue d’athlètes étrangers est l’occasion d’organiser des événements sportifs, culturels ou festifs en relation avec le pays concerné.
A Kasama, une ville de la préfecture d’Ibaraki, choisie par l’Ethiopie, un festival éthiopien a été organisé en juin dernier, en présence de représentants du gouvernement et du comité national olympique du pays africain.
A Murayama, dans la préfecture de Yamagata, l’équipe de Bulgarie de gymnastique rythmique a organisé un stage d’entraînement. Ses athlètes ont visité des écoles de la ville, découvert la cuisine locale et accueilli une équipe locale pour une séance commune d’entraînement.
Fin novembre dernier, les porteurs du projet ont tenu un stand au centre de convention de Pamir, à Tokyo, pendant l’assemblée générale de l’ACNO. Sagement alignés devant l’escalier menant à la salle de réunion, une pancarte de bienvenue à la main, ils ont invité les délégués des 206 comités nationaux olympiques à leur rendre visite. Plusieurs d’entre eux ont fait affaire. A en croire un représentant du gouvernement japonais, les « gros pays » n’ont pas attendu. Ils ont déjà déniché leurs villes d’accueil.