S’exprimant d’une seule voix, les organisations nationales antidopage ont tapé du poing sur la table. Fini de rigoler. Elles ont exhorté, pas moins, l’AMA à prendre ses responsabilités. Surtout, à le faire illico, sans tarder ni se perdre en chemin.
« Les leaders des ONAD implorent l’AMA d’user de toute son autorité et de l’ensemble de ses ressources pour accélérer sur le sujet », insiste l’organisation internationale dans un communiqué publié mercredi 2 janvier. Le texte est signé par les agences de 16 pays, dont les Etats-Unis, l’Australie et la France.
Le comité indépendant de l’AMA chargé de la conformité avec le code mondial antidopage doit se réunir les 14 et 15 janvier pour traiter du cas de la Russie. Il doit plancher sur les suites à donner au non-respect par les autorités russes de la date butoir du 31 décembre 2018, imposée par l’AMA pour laisser ses experts accéder au laboratoire de Moscou et en extraire les données entre 2011 et 2015.
Mais l’ONAD ne veut plus attendre. Elle appelle à frapper plus vite. Elle réclame des têtes dans les jours à venir. Dans son communiqué, elle demande à l’AMA de « soumettre immédiatement la question aux recommandations de ses experts. »
« Après plus de trois ans de passages en revue, d’indécision et de compromis en réponse au pire cas de dopage dans l’histoire du sport, le moment est venu de démontrer qu’aucun individu ni pays n’est exempté d’être en conformité avec le code mondial antidopage », martèle le communiqué.
Les athlètes, de leur côté, se montrent moins impatients. Mais ils attendent des sanctions. Et ils le disent. Le comité des athlètes de l’AMA a pris la parole, mercredi 2 janvier, pour exiger sans nuance la suspension de la Russie.
« Nous sommes extrêmement déçus que la date limite du 31 décembre fixée à la Russie par l’AMA n’ait pas été respectée par les autorités russes, expliquent ses représentants dans un communiqué. Nous attendons maintenant que, comme stipulé par le comité de révision de la conformité, la Russie soit déclarée non-conforme. C’est aux yeux des sportifs la seule décision possible et appropriée. Toute autre décision serait considérée comme un échec de l’AMA à protéger les sportifs propres. »
Une nouvelle fois, la balle est désormais dans le camp de l’AMA. Craig Reedie, son président, va devoir trancher. Lui aussi s’est dit « extrêmement déçu » que la Russie n’ait pas respecté le délai pour se montrer bonne élève. Il pouvait difficilement en dire moins. Mais les organisations nationales et les athlètes ne veulent pas se contenter d’une simple déclaration de déception. Elles attendent un acte fort. Rapide et radical.