Les choses s’accélèrent dans le feuilleton du dopage en Russie. Avec, pour cette nouvelle semaine de diffusion, deux scènes de tournage.
La première se déroule à Moscou, derrière les murs silencieux du laboratoire antidopage. Elle a des airs de remake. La seconde s’ouvre ce lundi 14 janvier à Montréal. Elle se tiendra dans une salle de réunion au siège de l’Agence mondiale antidopage. Pas spectaculaire mais très attendu.
A Moscou, le trio d’experts envoyés par l’AMA entame sa sixième journée de présence en Russie. Jusque-là, tout semble se dérouler comme sur des roulettes. Ca bosse. Dans le cas contraire, nous le saurions déjà. Les scientifiques poursuivent leurs travaux d’extraction des données sur les échantillons, plus de 9400 selon la version officielle, dissimulés par les autorités russes et soupçonnés de présenter des anomalies.
L’AMA l’a confirmé dimanche 13 janvier : son équipe d’experts, arrivée mercredi dernier en Russie, « est toujours dans le laboratoire de collecte des données. » Aucune date de sortie n’a été annoncée. Le ministère russe des Sports avait estimé, dans un premier temps, que la visite des envoyés de l’AMA ne durerait pas plus de 3 jours. Aucune des deux parties n’a souhaité expliquer la raison d’une telle prolongation de séjour. Mystère.
Montréal, maintenant. Le comité de révision de la conformité de l’AMA se réunit pour deux jours, à partir de ce lundi matin, au siège de l’institution. A l’ordre du jour, un seul sujet : la Russie. Ses six membres doivent analyser la situation au moment M. Seul ennui, mais de taille : le travail est toujours en cours à Moscou. Il leur faudra donc établir une recommandation sans disposer des éléments dans leur totalité. Etrange timing.
Au terme de sa réunion, le comité de révision de la conformité devra transmettre un avis, voire une position tranchée, au comité exécutif. Ses membres auront jusqu’au jeudi 17 janvier pour pondre leur rapport. Au delà, ils seraient hors délais. Le comité exécutif de l’AMA doit en effet prendre une décision sur la Russie dès la semaine prochaine, mardi 22 janvier, après une réunion téléphonique.
A ce stade, prédire la décision de l’AMA tient de la science-fiction. L’organisation présidée par Craig Reedie est pressée par les agences nationales, Etats-Unis en tête, et par les athlètes, de sanctionner la Russie sans perdre de temps. Mais, dans le camp opposé, le CIO lui suggère sans le cacher de faire preuve de clémence à l’égard du sport russe.
Seule certitude : la Russie ne se laisserait pas sanctionner une nouvelle fois sans lancer sa cavalerie au grand galop. Ses autorités sportives laissent déjà entendre qu’elles saisiraient le Tribunal arbitral du sport. Le feuilleton pourrait continuer.