La découverte ne date pas d’aujourd’hui. Mais elle se confirme : au sein du mouvement olympique, les institutions et leurs dirigeants n’abordent pas tous les réseaux sociaux avec la même approche. Certains en usent jusqu’à l’excès. Pour d’autres, l’essentiel reste ailleurs.
Le cabinet Burson Cohn & Wolfe Sports Practice, basé à Lausanne, a ouvert le dossier. Son équipe a épluché les comptes du CIO et de ses 41 fédérations internationales sur les principaux réseaux de l’univers digital.
Le résultat tient en un rapport d’une quarantaine de pages. Il détaille l’engagement des uns et des autres, et leur efficacité à toucher les internautes, au cours des 12 mois de l’année 2018. Il analyse l’empreinte des médias sociaux du CIO, de ses fédérations membres, de leurs présidents et dirigeants.
Première leçon : les puissants mènent la danse. Logique. Le football, le basketball, le rugby et le cyclisme affichent la base la plus large de fans sur les réseaux sociaux. Mais, surprise, plusieurs fédérations internationales de disciplines moins massivement présentes dans le paysage médiatique s’en tirent avec les honneurs. Le judo, la lutte et le tennis de table, par exemple, bénéficient d’une forte présence.
Pour le reste, l’étude menée par Burson Cohn & Wolfe Sports Practice dégage quatre tendances :
- Pour les fédérations internationales, Instagram s’impose comme le réseau social dominant. Le nombre de suiveurs sur l’ensemble des comptes Instagram a augmenté de plus de 51 % au cours de la seule année passée. En 2018, les 56 comptes Instagram recensés ont partagé 27.871 publications. Elles ont donné lieu à 112 204.227 interactions.
- Facebook reste le réseau social où les fédérations internationales peuvent toucher le plus grand nombre de fans. En 2018, leur nombre atteignait le total cumulé de 48 millions de personnes, avec une moyenne par fédération de 221 434 internautes. Mais l’impact de Facebook tend à s’effriter. L’étude du cabinet suisse révèle une forte diminution entre 2017 et 2018.
- Twitter est devenu un fil d’information indispensable pour exister sur la Toile. Tous les acteurs majeurs du mouvement olympique s’y montrent très actifs. Leurs comptes affichent une audience cumulée de 33.876 842 suiveurs, avec une moyenne de 31 800.
- Enfin, la chaîne de la FIFA sur YouTube domine le marché, avec 7,4 millions d’abonnés, soit plus de deux fois plus que la chaîne olympique.
Les vainqueurs, maintenant. Sur Facebook, le CIO domine le classement en nombre d’interactions (5,7 millions), devant la FIBA (3,8 millions), et la Fédération internationale de hockey sur gazon (3,6 millions). Mais la FIBA est la plus active (2.808 publications en 2018), devant la Fédération internationale de badminton (2 488), et la chaîne olympique du CIO (2 371). Toujours sur Facebook, le CIO domine le classement au nombre de pages aimées (liked), devant la FIBA et la FIFA.
Sur Instagram, le compte officiel des Jeux olympiques pointe en tête pour le nombre de suiveurs (2 millions), devant ceux de World Rugby (1 million), et de la FIBA (707 000). Le même trio mène la danse pour le nombre d’interactions, mais dans un ordre inverse : World Rugby en tête (19 millions), devant les Jeux olympiques (17), et la FIBA (9). En revanche, deux nouveaux venus se glissent dans le trio de tête au nombre de publications sur Instagram : les fédérations internationales de tennis de table (ITTF), et de lutte (World Wrestling), sont seulement devancées par World Rugby.
Pas de surprise à la lecture des classements dédiés à Twitter. Avec 21 millions de suiveurs, la FIFA écrase la concurrence. Le CIO (8,7 millions) est distancé. Les autres fédérations internationales, dont World Rugby (3ème avec 596 114), pointent très loin derrière. La Fédération internationale de badminton (IBF) est pourtant la plus active, avec un total de 6.827 tweets en 2018, devant la FIVB (volley-ball), 2ème avec 6.348 tweets, et la chaîne olympique (4 674).
Enfin, l’athlétisme sauve les meubles grâce à ses personnalités. Sebastian Coe, le président de l’IAAF, est le dirigeant d’un sport olympique le plus suivi sur Twitter, avec 121.576 suiveurs, devant la secrétaire générale de la FIFA, Fatma Samoura (17 229), et le directeur général de World Rugby, Brett Gosper (15 183). Au classement des athlètes, Usain Bolt est le plus suivi sur Twitter par les fédérations internationales (22 suiveurs), devant Novak Djokovic (20), Neymar Jr et Tony Estanguet se partageant la 3ème place (19).