L’espoir renaît, au Canada, pour les Jeux de la Francophonie 2021 à Moncton et Dieppe. A deux jours de l’ultimatum posé par la province du Nouveau-Brunswick à ses partenaires financiers, le gouvernement fédéral en tête de liste, un courrier du comité d’organisation semble de taille à sauver la mise.
Le courrier en question est daté du lundi 28 janvier. A l’intérieur, un chiffre : 62 millions de dollars canadiens (40,8 millions d’euros). Le nouveau budget, révisé par les organisateurs, pour les Jeux de la Francophonie 2021. Il reste très supérieur à celui présenté lors de la phase de candidature (15 à 19 millions de dollars). Mais il se situe très en dessous de la barre des 130 millions de dollars annoncée en décembre dernier.
Un chiffre, donc. Et ces quelques explications : « Au cours des dernières semaines, nous avons retravaillé le budget des Jeux. Nous sommes arrivés à un montant potentiel de 62 millions, qui serait combiné à des contributions en nature et en infrastructures des partenaires. »
La valse des chiffres pose question. En 2015, l’équipe de candidature évoquait une enveloppe de moins de 20 millions de dollars canadiens. En fin d’année passée, le budget avait grimpé jusqu’à 130 millions. Il est désormais estimé à 62 millions. Allez comprendre.
Mais l’essentiel n’est plus là dans un dossier où chaque journée peut être décisive. En revoyant sa copie, le comité d’organisation offre aux deux principaux partenaires financiers de l’événement, l’Etat fédéral et le Nouveau-Brunswick, l’opportunité de négocier sur des bases plus raisonnables. Pour preuve cette demande du comité d’organisation dans son courrier du 28 janvier : « Nous continuons à vous demander de vous rassembler autour d’une table de négociation en vue de trouver une solution créative à cette impasse. Nous sommes toujours prêts à nous associer à ces discussions. »
Selon Radio-Canada, les discussions auraient déjà débuté. Le ministère des Sciences et des Sports canadien explique avoir eu des « rencontres productives », mardi 29 janvier, avec les autorités du Nouveau-Brunswick. « Nous accueillons favorablement que le gouvernement de Blaine Higgs (Premier ministre du Nouveau-Brunswick) souhaite, en tant que membre indépendant de l’Organisation internationale de la Francophonie, respecter son engagement à accueillir les Jeux en 2021″, souligne le ministère.
Autre lueur d’espoir : la ville de Dieppe, hôte des Jeux avec sa voisine de Moncton, se dit maintenant prête à revoir à la hausse sa participation financière au budget. Certes, elle n’ira pas plus haut que les 750.000 dollars canadiens prévus lors de la phase de candidature. Mais le maire de Dieppe, Yvon Lapierre, a laissé entendre que sa municipalité pourrait augmenter sa contribution pour « le financement des legs qui pourraient être faits à la ville. » Il assure également pouvoir consentir un effort supplémentaire sous la forme de biens et services.
Avec un nouveau budget plus de deux fois inférieur aux dernières estimations, les organisateurs n’ont pas encore assuré la survie des Jeux de la Francophonie 2021. Mais ils ont sûrement gagné du temps. Dans un tel dossier, il est très précieux.